Ils vogueront sur L'Hermione

Ce samedi, L’Hermione prendra le large pour gagner le continent américain. Quatre matelots volontaires de la Vienne participeront à ce voyage exceptionnel. A quelques jours du grand départ, le « 7 » est allé à leur rencontre !

Florie Doublet

Le7.info

Samedi, des milliers d’anonymes n’auront d’yeux que pour elle. La star du bassin des Chalutiers se parera d’habits de lumière (lire encadré) pour faire ses adieux à La Rochelle. Sous les feux des projecteurs, elle entamera son grand voyage vers l’Amérique… « Elle » n’est autre que L’Hermione, unique réplique -totalement à l’identique- de la frégate de La Fayette(*), dont la réalisation a nécessité dix-sept années de travaux.

A son bord, soixante-dix-huit personnes : quinze marins professionnels, dont quatre de la Marine nationale, six « surnuméraires » (cuisiniers, médecins…) et cinquante-sept volontaires. Des hommes et femmes de tous horizons, de toutes conditions sociales, s’apprêtent à vivre une incroyable expérience.

Parmi eux, quatre habitants de la Vienne. Trois hommes, Philémon Stines, Pierre-Jean Chevy, Alexandre Riff, et une seule femme, Pauline Texier. Cette dernière est sourde, mais armée d’une volonté de fer. « J’étais avec elle lors des séances d’essais en mer. Elle se débrouille super bien. Je la trouve courageuse », assure Philémon. Etudiant en langues appliquées à la faculté de Poitiers, le jeune homme n’avait encore jamais eu l’occasion de grimper tout en haut d’un mât, pour déployer ou carguer les voiles.

Comme tous les heureux élus, il a suivi une formation de trois jours avant d’embarquer, à la Toussaint, pour deux semaines de tests grandeur nature. De quoi calmer ses primes appréhensions… « Nous sommes toujours encadrés par une équipe de professionnels. Les plus expérimentés transmettent leurs connaissances. Il règne sur le bateau un véritable climat d’entraide. »

Pas de place pour l’intimité

Plusieurs jours à travailler, manger et dormir ensemble, cela soude une équipe ! Les dortoirs sont composés de dizaines de lits superposés, de banquettes et de hamacs. Sur un tableau d’affichage, on peut lire des mots doux, laissés par les gabiers (matelots spécialisés dans les voiles) lors des semaines de test. « Vous allez me manquer, les tribordais. A très vite », signe Brigitte. L’Hermione version XXIe siècle dispose de douches et de sanitaires.

as sûr que l’équipage de La Fayette ait bénéficié du même confort… Dans la salle de repos, des livres contant les histoires de célèbres pirates et corsaires sont à la disposition des matelots. Et dans le grand réfectoire, ils pourront reprendre des forces, en dégustant les vivres stockés dans les cales. « C’est un peu comme à l’auberge de jeunesse », sourit Alexandre Riff. Le Châtelleraudais compte les jours avant de remonter à bord. Très motivé, il promet de ne pas faire de la figuration… « Je ne suis pas là pour rigoler. J’ai été sélectionné parmi neuf cents candidats. C’est une chance inouïe de vivre une telle expérience à 25 ans. J’ai tellement hâte d’y être. » Patience… Dans quelques jours seulement, L’Hermione prendra la mer, destination l’aventure ! (*) Pour rappel, en 1780, La Fayette utilisa l’Hermione pour rejoindre les insurgés américains qui luttaient pour leur indépendance.

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