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Gens du voyage, laïcité, immigration… Le Toit du Monde s’invite à sa manière dans la campagne présidentielle. Première soirée au centre socioculturel des Trois-Cités, le mercredi 25 janvier. Entretien express avec les organisatrices Bernadette Parent et Amélia Gracie.
Pourquoi le Toit du Monde met-il sur la place publique les sujets de polémique comme les gens du voyage, la laïcité ou l’immigration ?
Bernadette Parent : « C’est la première fois que le Toit du Monde fait cette démarche. Si nous prenons la parole, c’est que nous avons des choses à dire sur ces thématiques, utilisées par les politiques. « Notre » public a été fortement stigmatisé au cours des dernières années. Le débat autour de l’identité nationale avait particulièrement heurté les sensibilités. Ces trois soirées sont donc une bonne occasion de véhiculer des messages différents. »
Justement, quelles différences souhaitez-vous afficher ?
Amélia Gracie : « L’objectif consiste déjà à faire œuvre de pédagogie. À titre d’exemple, qui sait, aujourd’hui, que les gens du voyage ne peuvent pas voter dans notre pays, alors qu’ils sont parfaitement Français ? Si ce n’est pas une discrimination, ça y ressemble. Au-delà, notre volonté consiste à montrer que la France a toujours été une terre d’accueil et qu’elle s’est nourrie de ses différences. Certains discours alimentent les peurs. »
« La laïcité, un art de vivre ensemble »
Vous êtes parties sur l’idée d’une conférence ou d’un débat ?
Bernadette Parent : « Ces trois soirées-débats s’articuleront de la même manière. Dans le cas de la première sur les « gens du voyage », le juriste Maxime Renaud présentera en vingt minutes leur situation en France. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?… Puis, plusieurs intervenants, notamment de l’ADAPGV (*), éclaireront le public sur leur quotidien. Le troisième temps sera consacré à l’échange avec le public. »
Ne craignez-vous pas que la soirée autour de la laïcité, le 22 février, ne ravive quelques souvenirs houleux ?
Bernadette Parent : « Encore une fois, le but de la soirée sera de montrer comment nous pouvons vivre ensemble, de poser des questions. Contrairement à ce que l’on peut penser, la laïcité n’est pas une opinion, mais la liberté d’en avoir. J’ajouterais même que la laïcité n’est pas une valeur universelle, mais un art de vivre ensemble. De ce point de vue-là, la France a une chance extraordinaire. »
Aucun homme politique n’est invité à débattre à la tribune. Un choix délibéré ?
Amélia Gracie : « Tout à fait ! Il n’y aura pas d’élu à la tribune. Mais nous les invitons, bien entendu, à assister à ces soirées-débats. Nous ne sommes inféodés à aucun parti, même si notre initiative est politique… au sens de l’action dans la cité. »
(*) Association départementale pour l'accueil et la promotion des gens du voyage.
Pratique
Mercredi 25 janvier, 18h30. Soirée-débat sur « les gens du voyage », animée par Maxime Renaud, juriste. Mercredi 22 février, 18h30. Soirée-débat consacré à la laïcité, animée par Julien Viteau, philosophe. Mercredi 28 mars, 18h30. Soirée-débat animée par Olivier Clochard, géographe. Lieu : centre socioculturel des Trois-Cités, place de France. Entrée libre. Plus d’infos au 05 49 41 13 40 ou à accueil@toitdumonde-csc86.org
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