
Aujourd'hui
La première était comptable, la deuxième chirurgien-dentiste et la troisième travailleuse sociale. Toutes les trois avaient une carrière sur les rails lorsqu’elles ont décidé de prendre le risque de créer leur entreprise, à l’aube de la quarantaine, pour se consacrer au bien-être. Sophrologie, reiki, art-thérapie… Les disciplines sont différentes mais l’objectif est le même : renouer avec leurs valeurs en faisant du bien aux autres. Pour chacune d’entre elles et pour de nombreux Français, la crise sanitaire a eu un rôle dans leur reconversion. « Le Covid était là pour nous faire comprendre des choses et a été un accélérateur de process », observe Cécile Ledevin, chirurgien-dentiste devenue sophrologue caycédienne à Poitiers. Un ressenti partagé par Emmanuelle Fleury, installée à Bonneuil-Matours comme art-thérapeute. « En tant que travailleuse sociale, j’ai pris conscience pendant le confinement que mon emploi ne correspondait plus à mes valeurs. Je voulais faire une reconversion depuis un moment mais je n’osais pas », confie-t-elle. Une prise de conscience similaire pour Anne-Laure Dumas, comptable reconvertie en sophrologue et thérapeute énergétique à Montamisé.
« J’ai toujours su que je ferais autre chose et j’ai l’âme de l’entrepreneuriat. Je voulais aider les autres, alors j’ai réfléchi à me reconvertir dans un domaine qui marche. » Un déclic qui va de pair avec des besoins croissants. « Il y a plus de demandes en termes de bien-être. Les gens veulent aller mieux et ont identifié leurs besoins », souligne Anne-Laure Dumas.
Le secteur du bien-être est donc porteur et les formations accessibles. Après un bilan de compétences, Anne-Laure a entamé six mois de formation en sophrologie, financés par son Compte personnel de formation. Elle a complété ses connaissances par l’apprentissage du reiki, de la thérapie énergétique et des constellations familiales. Emmanuelle Fleury voulait, de son côté, « une formation en art-thérapie reconnue et [s’est] tournée vers la fac de médecine puis a suivi une formation en moulage corporel à Paris ». Cécile Ledevin, quant à elle, a décidé de se former à la sophrologie « en même temps que [son] boulot de chirurgien-dentiste » pendant deux ans. Mais si se former reste accessible, créer son entreprise et constituer sa clientèle s’avèrent plus complexe. Anne-Laure Dumas, maman d’un petit garçon de 6 ans, exerce une partie de sa nouvelle activité dans une pièce de son domicile aménagée à cet effet et ne peut pas encore en vivre pleinement. La jeune thérapeute a été contrainte de prendre un emploi à mi-temps pour « remplir le frigo » en attendant de pouvoir vivre uniquement de son activité. Il faut dire que la concurrence est rude, mais pour Cécile Ledevin c’est plutôt bon signe. « Le bien-être des gens passe par des pratiques complémentaires à la médecine traditionnelle. »
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