
Aujourd'hui
C’est assez rare pour être souligné, le 14 mars, les salariés de la Mission locale d’insertion du Poitou (MLIP) ont débrayé pendant deux heures, à Poitiers, inquiets de la baisse de 6% des crédits accordés par l’Etat(*). Sont particulièrement visés, à l’échelle nationale, le Contrat d’engagement jeune (CEJ) et le Parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie. Deux dispositifs utilisés dans la Vienne, comme le service civique d’ailleurs.
A Châtellerault, la Mission locale Nord-Vienne (MLNV) accueille, oriente et accompagne chaque année entre 1 600 et 1 800 jeunes de 16 à 25 ans. Dont un tiers de mineurs isolés « avec un parcours chaotique ». Dix lieux d’accueil, 33 salariés, 13 128 entretiens réalisés, 2M€ de budget... Des chiffres qui donnent le tournis. Mais malgré le travail de terrain réalisé, la Mission locale Nord-Vienne n’est pas à l’abri des coupes budgétaires qui pourraient obérer son avenir. « Notre particularité, c’est que nous sommes sur un territoire à la fois urbain et rural, avec tout de même 60% d’activité sur Châtellerault, Thuré et Naintré », commente Julien Charmes.
Si le directeur de la MLNV -la première dans la Vienne à décrocher le label du Réseau national des missions locales- a dépassé la quarantaine, la structure vient, elle, de souffler ses 40 bougies. Quatre décennies à remettre des gamins sur de bons rails avec « une approche globale » et « une intelligence collective » au service des politiques publiques. Mobilité, santé, citoyenneté, logement, insertion sociale et professionnelle... Les problématiques sont souvent plurielles auprès de ces jeunes « Neet » ni en emploi, ni en études, ni en formation. « Le véritable enjeu est de montrer qu’on ne fait pas que du social, on est aussi un outil de développement local, c’est notre stratégie pour l’avenir », insiste Julien Charmes. Le tout dans un environnement contraint où « seulement 40 jeunes accèdent à l’apprentissage », préférant « gagner un peu d’argent très vite même en intérim ». En 2024, 446 jeunes sont entrés en emploi et 300 ont bénéficié du Contrat d’engagement jeune. Avec les effets de la Loi pour le plein emploi, les Missions locales craignent une hausse de 20% du nombre de bénéficiaires. Où l’on reparle des moyens financiers.
(*)La Région Nouvelle-Aquitaine a, de son côté, choisi de reconduire un niveau de subventions équivalent en 2025, soit 8,14M€ pour les 43 missions locales du territoire.
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