En vert et avec tous

Face à l’urgence climatique, le monde du travail se transforme à grande vitesse. Dans la Vienne, EDF, Sorégies et les petites entreprises artisanales réinventent leurs métiers. De l’ingénierie à la boulangerie, la transition écologique redéfinit les compétences, les parcours… et les aspirations.

Pierre Bujeau

Le7.info

Le constat est sans appel : le mois de mars 2025 a été le plus chaud jamais enregistré dans l’histoire. Et avec lui, les préoccupations citoyennes autour du climat atteignent un niveau inédit. Dans un monde qui se prépare à vivre avec 3°C supplémentaires, les entreprises ont un rôle clé à jouer. A travers le développement de nouvelles technologies ou l’évolution des pratiques, elles participent à une mutation profonde du marché du travail. 
« On n’a pas inventé de nouveaux métiers à proprement parler, mais on en a réinventé », 
affirme Isabelle Perguilhem, déléguée emploi Nouvelle-Aquitaine chez EDF. Remplacer l’énergie fossile par une électricité bas carbone impose de repenser entièrement les métiers de l’énergie. De l’ingénieur nucléaire qui conçoit les systèmes de production aux techniciens en charge de leur fonctionnement, en passant par les commerciaux chargés de les valoriser, tous les maillons de la chaîne ont dû évoluer. Résultat : 500 recrutements en CDI ont été réalisés en 2024 sur des métiers « verdissants » en Nouvelle-Aquitaine. « Il y a six ans, les postes de business data analyst n’existaient pas chez nous. Aujourd’hui, ces métiers sont essentiels pour gérer les données liées à la consommation énergétique », explique Amandine Doret, responsable du pôle RH. La société a également créé des postes inédits en lien avec la décarbonation, comme une référente carbone, ou encore une direction de la transformation. Cette équipe de 100 personnes, sur 
285 collaborateurs, est chargée d’accompagner les évolutions numériques et environnementales de l’entreprise.


Métier d’hier 
et de demain

Longtemps attirés par l’univers des startups, les jeunes générations se tournent désormais vers des « métiers vecteurs de sens », observe Isabelle Perguilhem. La transition écologique agit comme un puissant levier d’orientation professionnelle, mais aussi de transformation des parcours. 


EDF accueille aujourd’hui 600 alternants sur ses différents sites de 
Nouvelle-Aquitaine, notamment à la centrale nucléaire de Civaux, plus gros employeur privé du département. Dans les TPE aussi, les lignes bougent. À la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne, Virginie Poulain accompagne les artisans dans leur transition environnementale. « Beaucoup franchissent la porte pour répondre à des obligations réglementaires, comme la valorisation des déchets. Mais l’envie de mieux faire pour l’environnement est bien réelle. » En 2024, une quarantaine d’entreprises artisanales ont été accompagnées pour repenser leur activité.

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