
Aujourd'hui
L’essayer, c’est l’adopter. C’est du moins l’objectif de la « Période de mise en situation en milieu professionnel » (PMSMP) proposée par France Travail, la Mission locale ou Cap Emploi. Initié par l’Etat en 2014, ce dispositif, qui connaît un véritable essor, consiste à réaliser une immersion dans le milieu professionnel, à l’image de mini-stages. « L’immersion peut aller d’une journée à un mois maximum en fonction du projet », indique Caroline Gaudin, conseillère entreprise à France Travail. L’objectif ? Faire découvrir un nouveau métier de l’intérieur à un chômeur de longue durée, à une personne avec un projet de reconversion ou à un public jeune. « Cela aide à les réamorcer sur le terrain de l’emploi. » Découvrir un métier ou un secteur, confirmer un projet professionnel ou viser un recrutement, les attentes sont larges, tout comme les secteurs accessibles. Le mois dernier, l’agence France Travail de Poitiers a notamment présenté le principe de ces immersions aux bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active). Une soixantaine de participants ont ainsi pu se présenter auprès d’entreprises très diverses. Service public, aide à la personne, vente… L’agence France Travail joue le rôle de ressources humaines en préparant les candidats à de courts entretiens. « L’idéal est que tous repartent avec une convention »… ou plus. « Ce matin, un candidat s’est présenté au service des impôts pour une demande d’immersion, il est finalement reparti avec un CDD », se réjouit la conseillère.
Les avantages de l’immersion professionnelle semblent nombreux. Si le demandeur d’emploi profite de l’occasion pour « essayer » un secteur sans s’engager, l’employeur trouve aussi son compte en « testant » un employé potentiel non rémunéré. Présente lors de la journée de mars dernier, l’entreprise Feuillette était avant tout là pour recruter. « C’est super de pouvoir proposer des immersions car le recrutement n’est pas toujours facile. Il y a beaucoup d’inconnus et d’idées reçues en ce qui concerne la boulangerie. De notre côté, nous proposons une journée d’immersion pour permettre un premier regard sur les nombreux métiers du secteur, la cadence et le quotidien que cela implique », expose Stéphanie Berland, directrice de l’enseigne à Poitiers-Sud. De son côté, le Département de la Vienne profite également de l’immersion professionnelle pour étoffer ses équipes dans les collèges et d’entretien des routes. « Pour nous, le principe est de donner des idées ou de confirmer le projet de quelqu’un. Cela peut déboucher sur un recrutement et une formation si besoin », confie Hervé Gaubier, chargé de recrutement au sein de la collectivité. A l’issue de la journée « Je teste un métier », de nombreux bénéficiaires ont trouvé une immersion, comme Lisa(*) qui met toutes les chances de son côté en multipliant les entretiens. « J’ai déjà fait de la plonge avant, mais je voulais tester autre chose. » La jeune femme a ainsi pu s’immerger dans le quotidien de la boulangerie Feuillette dès la semaine suivante.
(*)Prénom modifié.
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