
Aujourd'hui
Elle fait presque partie de la famille. Originaire du Pays de Galles, Georgina, 23 ans, vit avec la famille Vendeuvre depuis octobre dernier. Pour la deuxième fois de sa vie, après une expérience de sept semaines à Bruxelles, elle est « jeune fille au pair ». « C’est un peu comme une grande sœur qui nous accompagne à nos activités, prépare le goûter, joue avec nous… Elle fait beaucoup de choses en fait », résume l’aîné de la fratrie, Aloïs, 11 ans. L’aventure a débuté sur le site « Au Pair World ». Laure et Tanguy, parents de trois enfants, cherchent quelqu’un pour les épauler au quotidien. Ils créent alors un compte sur le site et tombent sur le profil de Georgina. La jeune kinésithérapeute fait du piano et du tennis, le « feeling » passe avec le couple de médecins. Quelques démarches administratives sont nécessaires, notamment un « visa spécial fille au pair » pour Georgina et des déclarations à l’Urssaf et à la Sécurité sociale pour ses futurs employeurs.
Si recourir aux services d’une jeune fille au pair répond évidemment aux besoins de ces professionnels de santé très occupés, le choix de ce mode de garde repose aussi sur des raisons plus humaines. « C’est bien de construire quelque chose avec une personne », avance Tanguy. Nourrie, logée, blanchie, Georgina reçoit près de 340€ d’argent de poche par mois, qu’elle dépense notamment dans des voyages quand elle le peut.
Loin de sa ville de Newport, Georgina apprécie son quotidien à Poitiers où elle pratique différentes activités. « C’est vraiment une grande amélioration par rapport à chez moi. J’aime beaucoup l’architecture du centre-ville. » Une expérience culturelle qu’elle complète avec l’apprentissage de la langue. « C’est plus difficile de comprendre les enfants », constate-t-elle… dans un français impeccable. La barrière de la langue a, en revanche, été plus compliquée pour Camille dont l’aventure au pair s’est déroulée de l’autre côté du Rhin, en 2018. A 25 ans, la Poitevine qui « ne parlait pas un mot d’allemand » a choisi la ville de Francfort-sur-le-Main pour son potentiel culturel. « C’était un moyen de faire un peu de tourisme avec des démarches plus faciles que si j’avais pris un autre job. » Passée par le même site que Georgina, Camille alternait entre des cours d’allemand le matin et la garde des enfants l’après-midi. Celle qui n’avait « jamais fait de baby-sitting » a vite été acceptée par la famille, si bien qu’aujourd’hui encore elle est en contact avec elle. « Je sais que si je vais en Allemagne je peux aller chez eux. » Si l’expérience était à refaire ? Pour Georgina et Camille, ce serait un grand oui !
Aujourd’hui assistante de direction à Londres, Rébecca Echevard est arrivée sur le territoire britannique comme jeune fille au pair… et n’est plus jamais repartie. Récit.
La Tamise, Big Ben, le London Eye… Tous ces symboles très anglais font partie du quotidien de Rébecca Echevard depuis bientôt neuf ans. Si la jeune femme de 29 ans est aujourd’hui assistante de direction dans une grande banque londonienne, c’est bien en tant que jeune fille au pair qu’elle a débuté cette nouvelle vie outre-Manche. « J’avais tout juste 21 ans, je venais d’échouer à mes examens et il était trop tard pour me réinscrire. » L’étudiante poitevine, qui fait alors du baby-sitting à La Roche-Posay, ne se voit pas « rester sans rien faire » et accepte un job « au pair » à Londres. L’aventure ne devait durer que trois mois, vous connaissez la suite.
« J’étais nulle en anglais, se rappelle-t-elle. Je me renvoie dans les rayons du supermarché à ne pas comprendre ce que l’on me dit. » Et si la première famille s’exprimait un peu dans la langue de Molière, la suivante « ne parlait pas un mot ». C’est auprès d’elle, et notamment du petit dernier de 3 ans, que Rébecca a perfectionné son anglais. « Il m’a presque appris à parler ! » A un millier de kilomètres de chez elle, Rébecca a le sentiment d’avoir « grandi d’un coup ». Elle partage le quotidien de différentes familles pendant deux ans avant de devenir « nanny » puis de se voir proposer un poste dans une banque, plus en lien avec ses études d’économie. « Faire deux ans en tant qu’au pair, c’est bien. Mais quand on vieillit, on a envie d’avoir son propre logement. » Ses conseils ? S’assurer d’avoir son propre espace et explorer le territoire. « Je remercie le ciel tous les jours d’avoir loupé la fac finalement », plaisante-t-elle.
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