
Aujourd'hui
Par rapport à 2023, année record en matière de recrutement des cadres, 2024 semble logiquement bien pâle. Le secteur affiche une baisse de 8% à l’échelle nationale, ce qui le ramène peu ou prou au niveau post-crise, non loin de la barre des 300 000 recrutements (303 400 exactement). La Nouvelle-Aquitaine s’inscrit aussi dans cette tendance sans qu’il n’y ait rien d’alarmant, selon l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) qui a sorti début avril son enquête annuelle sur le sujet. Réalisée de mi-novembre à fin janvier auprès de 639 entreprises de la grande région, elle établit à 12 870 le nombre de recrutements l’an dernier (-12% par rapport à 2023). Les investissements en berne plombent tout particulièrement le secteur mais d’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme un nombre de départs à la retraite plus important sur le territoire qu’ailleurs.
Parallèlement aux recrutements, 3 440 postes de cadres ont été créés en 2024 en Nouvelle-Aquitaine, contre 4 780 en 2023. « C’est surtout l’industrie qui marque le pas ainsi que les services à forte valeur ajoutée comme l’ingénierie, l’informatique ou la R&D, détaille Marie Pichot-Chrétien, responsable du centre Apec de Bordeaux. Parallèlement, les emplois tertiaires (économie sociale et solidaire, tourisme, restauration…) ont représenté 20% des créations. »
Dans la Vienne, après un rattrapage rapide post-Covid, l’emploi des cadres semble être entré dans une phase de stabilisation. Début avril, il y avait 348 postes à pourvoir dans le département, majoritairement des CDI (311) et traditionnellement très peu d’intérim (9). Mieux encore, « après la baisse importante des demandes de recrutement l’an dernier, on observe depuis janvier une certaine dynamique, note David Mathis, consultant en relations entreprises de l’Apec à Poitiers, Niort et La Rochelle. On n’est pas sur une crise même si, lorsqu’on leur demande de se projeter, les chefs d’entreprise restent prudents. En 2025, beaucoup de recrutements vont se faire au dernier moment. » Les fonctions commerciales arrivent en tête des métiers cadres les plus recherchés dans le département, suivies du secteur des études, de l’ingénierie et de la R&D, devant les métiers de l’informatique. En parallèle, le top 3 des secteurs qui recrutent comprend, par ordre d’importance, le conseil et la gestion d’entreprise, l’informatique, « avec notamment le Cned, le Futuroscope, le CHU, les Mutuelles de Poitiers… », détaille David Mathis. En troisième position arrivent les activités juridiques et comptables.
Reste que l’avenir, dans le contexte économique actuel, est particulièrement incertain. Aussi l’Apec se garde-t-elle de prévisions trop lointaines. « Le niveau devrait se stabiliser en 2025 : 12 920 recrutements sont prévus, dont 70% seraient réalisés par des PME, avance Marie Pichot-Chrétien. Mais il faut se projeter sur le long terme, en tenant compte des chocs environnemental, numérique et énergétique qui se profilent. »
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