Nouvelle maquette pédagogique, nouvelles modalités de concours... L’Isae-Ensma effectue sa rentrée 2024-2025 sous le signe des transitions. Revue de détail avec le directeur général Majdi Khoudeir.
Vous faites évoluer votre maquette pédagogique cette année. Pour quelles raisons ?
« Nous réfléchissons depuis longtemps à la refonte des enseignements compte tenu des évolutions du secteur, l’aéronautique, le spatial et les transports. Nous allons donc plus loin sur les transitions, notamment écologiques, et sur l’individualisation des parcours, l’autonomie au travers de projets d’une plus grande envergure. »
Comment la transition écologique impacte-t-elle une école d’ingénieurs comme la vôtre ?
« La difficulté et le challenge, c’est que nous répondons à des besoins d’êtres humains. Nous n’avons pas d’autre choix que d’évoluer vers des solutions durables et responsables. Cela met la barre plus haut en matière d’innovation et d’exigences. On ne se passera pas d’avion demain. La question porte sur la manière de réduire ses inconvénients. On a eu la période des pionniers de l’aviation, on va entrer dans la période des pionniers de la propulsion. Au-delà, que serait notre vie sans l’apport du spatial sur l’évolution du climat, les technologies... ? »
Est-une impulsion demandée par les étudiants ?
« En partie, oui. Les enjeux sont d’abord humains, avant d’être technologiques ou scientifiques, avec une contrainte de temps. Nous travaillons beaucoup sur la construction humaine, il y a dans cette école une notion de collectif, de méthode de travail. Souvent, les élèves viennent à l’Ensma par passion, c’est un bon moteur ! »
Combien d’élèves effectuent leur rentrée ?
« Il sont 170 en première année (26% de femmes contre 19% lors de la précédente rentrée, ndlr), près de 1 000 en comptant les deux cycles d’ingénieurs, dont l’un en apprentissage, les différents masters et le doctorat. »
« L’apprentissage permet de diversifier les recrutements »
L’apprentissage est-il appelé à se développer ?
« Nous avons ouvert un diplôme d’ingénieur par apprentissage avec une première promotion qui a terminé cette année. Aujourd’hui, nous sommes à
28 élèves. L’apprentissage permet de diversifier les recrutements, la demande des entreprises est forte. Nous refusons certains contrats. »
Où en est votre projet d’extension du bâtiment et à quoi serviront ces nouveaux mètres carrés ?
« Le projet est toujours en cours à l’horizon 2027 avec un bâtiment d’environ 2 000m2. On sait déjà ce qu’on mettra dedans ! On a d’ailleurs démarré. Les locaux serviront à la fois à nos élèves pour des projets en lien avec des entreprises et à des envies d’expérimenter des nouveautés. Ce sera un espace de jointure. »
Au printemps prochain, vos modalités de recrutement vont changer...
« Nous étions sur le concours CCINP et nous avons élaboré une stratégie commune avec les autres écoles du groupe Isae (Supaero, Supméca, Estaca, Enac, Ecole de l’air et de l’espace, ndlr) pour aller vers le concours de Mines Télécom. Ce sera effectif en 2025. C’est une façon de mieux identifier l’Isae. »