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A tout juste 18 ans, Lola Ruelle a décroché une médaille d’or aux championnats du monde de MMA, catégorie -48kg, organisés en Thaïlande par la GAMMA. Déterminée, la jeune Poitevine mène de front entraînements et études.
Qui pourrait croire, à la voir tranquillement assise sur l’un des tabourets hauts du Yofox, que ses spécialités sont la soumission et l’étranglement ? C’est pourtant vrai ! Du haut de ses 18 ans, Lola Ruelle est depuis le 10 décembre dernier championne du monde amateure de MMA (arts martiaux mixtes) en Thaïlande, à Bangkok, dans la catégorie des -48kg. Grâce notamment à sa maîtrise de ces deux techniques « et à sa capacité à écouter les consignes et à respecter les game plans », souligne son père Yohann. Avant d’être le coach principal du Yofox, le club de MMA de Saint-Benoît (environ 400 adhérents), lui-même a connu le haut niveau en judo. Combattant de MMA de la première heure, il s’est même retrouvé sélectionné dans l’équipe de France lors des championnats du monde amateurs de Las Vegas, en 2014. « Avec le MMA, on change de discipline au cours d’un même combat, décrit-il. Mais on prend moins de coups à la tête qu’en boxe anglaise, on a moins de risques de se blesser qu’au judo en chutant sur le dos… J’ai l’habitude de dire que les combattants de MMA sont les enfants gâtés des sports de combat. » Lola acquiesce. Entre le judo et la danse classique, elle a longtemps balancé. « En 4e, j’ai été déscolarisée pour pouvoir faire de la danse matin et soir. C’était peut-être trop, j’étais peut-être trop jeune. » Préprofessionnelle, la jeune fille s’est blessée. Fini les rêves de ballerine. Elle a retrouvé les bancs de l’école… jusqu’à un gala de MMA organisé par le Yofox.
La révélation
« Tout le show, toute la magie autour des combats… Ça a été une révélation ! » La jeune fille a terminé l’année sur ses pointes puis troqué ses cours de danse pour des séances de MMA, en gardant le même rythme d’entraînements, « tous les soirs, du lundi au samedi ». « Contrairement à la danse classique, dans laquelle il y a beaucoup de critères physiques, dans les sports de combats, ce sont des catégories de poids, tout le monde a ses chances. » A condition de s’entraîner. Alors Lola travaille sans relâche ses (coups) « spéciaux ». « Elle a toujours été compétitrice », note son père. « Et mauvaise perdante », glisse l’intéressée. Autant dire que perdre n’est pas une option lorsqu’elle se hisse sur le ring. « C’est une grosse montée d’adrénaline, cela procure des sensations que l’on ressent rarement dans la vie de tous les jours. » En parallèle, elle poursuit des études en Langues étrangères appliquées aux affaires et au commerce. « L’école, c’est le plan B », explique celle qui rêve de marcher dans les pas des Américaines Ronda Rousey, Rose Namarunas ou de la Française Manon Fiorot. Pour cela, « il faut être déter ! » Et de détermination Lola n’en manque pas et vise déjà les championnats d’Europe en Turquie au printemps.
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