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Le menu de Sébastien Boireau
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Depuis trois mois, la grève des assistants de régulation médicale (ARM) persiste au sein des services d’urgences. Une grève discrète parce qu’ils sont assignés à leur poste, mais aussi parce que ce métier à faible effectif -environ 2 500 ARM en France- peine à se faire entendre du ministère de la Santé. Frédéric Boulesteix, délégué de l’Association française des assistants de régulation médicale (Afarm) dans la Vienne et ARM au CHU de Poitiers, dépeint une situation complexe. « On alerte déjà depuis des mois, mais il n’y a pas d’avancée concrète. »
Les ARM sont actuellement 24 en poste au CHU de Poitiers :
cinq de jour et quatre de nuit, qui se relaient par période de 12 heures, entre 7h et 19h. « L’Afarm constate que ces effectifs ne sont pas suffisants depuis l’arrivée du Service d’accès aux soins (SAS), qui occasionne un surplus d’activité. » Le SAS s’est généralisé en 2023 pour mieux orienter les appels au 15. Dans la Vienne, c’est le CHU qui porte ce service et met en lien les assistants avec les médecins de ville et la plateforme territoriale d’appui pour les cas plus complexes. « On ne remet pas en cause ce service qui permet de donner une meilleure réponse à la population. Poitiers a d’ailleurs été un site pilote. Mais la nuit, on n’est souvent pas assez nombreux. Pour bien fonctionner avec le SAS, il faudrait 26 ou 27 ARM. » D’après les associations, il manquerait 800 à 1 200 postes d’assistants médicaux en France.
Frédéric Boulesteix évoque aussi la « crainte de l’erreur » lorsqu’il faut « orienter en quelques secondes », la grande responsabilité que portent les ARM « formés pour faire appliquer les gestes de premiers secours au téléphone ». Ils sont néanmoins le seul service d’urgence à ne pas percevoir une prime de risque. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a annoncé, jeudi dernier, une augmentation de 100€ par mois pour les ARM, précisant qu’il s’agit là d’une hausse « de leur prime spécifique liée à leur fonction de régulation médicale ».
Autre difficulté, les ARM n’entrent pas dans la catégorie socioprofessionnelle des soignants, mais du personnel médico-administratif. « Il s’agit de la catégorie la plus nombreuse au CHU, c’est problématique pour les évolutions de carrière, ralenties par les quotas, ajoute le délégué de l’Afarm. Le passage en catégorie soignant a été accepté, c’est une bonne chose. Mais beaucoup d’ARM ne comprennent pas que l’on n’ait pas de grille indiciaire spécifique. Le métier débute à 1 720€ bruts et, avec cette charge de responsabilités, c’est assez déstabilisant pour les jeunes. »
Enfin, les ARM souhaitent voir leur formation revalorisée, notamment par la transformation de la certification (niveau bac) en un Diplôme d’Etat (bac + 2 minimum) « qui permettrait aux ARM d’évoluer plus facilement vers d’autres métiers du soin. »
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