Aujourd'hui
L’allemand en reconquête
Face à la diminution constante des effectifs de germanistes, le rectorat de Poitiers met en avant les dispositifs scolaires permettant l’apprentissage de l’allemand, et ce dès la maternelle.
« J’ai fait mon mémoire d’ingénieure sur cette question en 1985 et j’ai poursuivi des recherches jusque dans les années 2000. On savait dès 1980 que les nitrates (ndlr : engrais à base d’azote destinés à stimuler la croissance d’une plante) utilisés sur une parcelle se dispersaient sur les sols voisins et dans les cours d’eau. C’est à ce moment-là que le fractionnement des apports d’engrais s’est inscrit dans les habitudes, pour échelonner leur absorption. Mais notre modèle agricole, très productiviste, n’a pas beaucoup évolué depuis. Les agriculteurs sont une population souvent endettée qui ne peut pas se permettre de diminuer son chiffre d’affaires. »
« Dans le Poitou, on voit encore des épisodes de pollution aux nitrates à cause du lessivage par la pluie. Il n’y a plus de zones tampons entre les parcelles et les points d’eau, comme des bosquets. C’est aussi lié à la sécheresse. Si les rivières ou les nappes phréatiques manquent d’eau, la concentration d’azote est plus élevée et risque d’entraîner une prolifération d’algues. La loi a fixé à 50 mg/litre la teneur maximale en nitrates dans l’eau. L’objectif est d’atteindre les 10 mg/litre en 2027, mais c’est peu probable. Les nitrates restent imprégnés dans les végétaux coupés, comme le foin, consommé par les animaux et assimilés dans les sols des pâturages par leurs déjections. Il faut garder à l’esprit que c’est le cocktail nitrate-phosphore qui cause les marées vertes d’ampleur en Bretagne. Il faudrait limiter l’ensemble des intrants agricoles pour stopper ce cycle. »
« La solution vient surtout des politiques publiques, mais il faut qu’il y ait la volonté. Si les aides manquent aux exploitants pour se reconvertir ou se mettre aux normes, ça n’évoluera pas. Le méthaniseur, qui permet de traiter les déchets organiques en produisant du biogaz, est une solution immédiate. Mais c’est le modèle agricole qui doit changer à long terme. Une plante chargée d’azote devient plus vulnérable, alors il faut la traiter contre les maladies et l’histoire se répète. C’est illusoire de penser se passer totalement d’engrais, nous sommes trop nombreux à nourrir. Toutefois, il existe des alternatives comme l’agroécologie pour diversifier les systèmes agricoles et ne pas appauvrir les sols, donc limiter l’utilisation d’intrants. »
Plateau radio avec Inès Léraud, journaliste et autrice de la BD Algues Vertes, Morgan Large, journaliste à Radio Kreiz Breizh et Marie-Laure Decau, chercheuse à l’Inrae. Mercredi 13 septembre à partir de 18h30 à l’Espace Mendès-France, suivi à 21h du bal électro-trad de « Superphosphate ». Accès libre et gratuit.
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