Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Discrets mais pas secrets. Les clichés ont la peau dure et la franc-maçonnerie n’échappe pas aux légendes urbaines, aux soupçons d’affairisme et autres procès en sorcellerie. Alors les loges, à dose homéopathique, s’ouvrent sur l’extérieur, celle de L’avant-garde du Poitou il y a quelques années (cf. Le 7 n°87), Fraternité Mosaïque aujourd’hui. Les deux sont affiliées au Grand Orient de France, la plus grande obédience du pays. La seconde va surtout fêter ses 25 ans d’existence, le 11 mars. On n’y entre pas par hasard. « Le plus souvent, c’est par cooptation, une personne repère chez l’autre une sensibilité... », explique Jean-Marie Dazas, l’actuel vénérable de Fraternité Mosaïque. « Progressiste et laïque », la loge compte 47 membres, dont certains de longue date comme Franck Girault, l’un des co-fondateurs. Le médecin généraliste parle de « démarche initiatique qu’on ne peut pas transmettre par les mots. Il ne suffit pas de payer sa cotisation (entre 120 et 600€ par an) pour être maçon ».
La franc-maçonnerie a ses rituels, une symbolique propre, sa hiérarchie aussi, selon qu’on est apprenti, compagnon ou maître. Chaque temple est organisé avec une disposition précise, une place pour chacun et chaque objet. Mais l’objectif reste, au final, de « s’améliorer soi pour être meilleur là où on est », dixit Jean-Daniel Blusseau, dix ans de recul. L’ancien élu à la Ville de Poitiers et au Département évoque aussi « les valeurs » qui unissent les francs-maçons, y compris à l’extérieur. En pratique, ils se réunissent deux fois par mois. Pour y faire quoi ? « Tous les sujets peuvent être abordés, rien n’est tabou chez nous, commente le vénérable. Les planches (exposés, ndlr) sont présentées lors de tenues. Les autres frères peuvent ensuite s’exprimer après avoir écouté. »
Du symbolique au sociétal (laïcité, vieillesse, revenu universel...), les maçons « brassent » beaucoup de thèmes différents, dans la longueur. « Entre 2h30 et 3h30 par tenue. » Un exercice de la patience salvateur. « Nos travaux entrent dans le cadre d’un rituel, on peut parler de tout mais pas n’importe comment. Nos outils nous protègent, nous aident, abonde Franck Girault. Qu’est-ce qu’on devient après trente ans de maçonnerie ? On acquiert sans doute une manière de voir l’autre, d’écouter. On apprend aussi le silence. » Jean-Marie Dazas évoque pour sa part « une plus grande tolérance ». Dans une société traversée par les questions d’égalité homme-femme, Fraternité Mosaïque décidera à la fin du mois de son ouverture ou non à l’autre sexe, un sujet qui ne fait pas forcément consensus. Chacun s’exprimera en son âme et conscience, librement. Le saviez-vous ? Si devenir maçon « prend du temps », quitter une loge nécessite seulement une lettre de démission à l’obédience.
Précision : l’anniversaire du 11 mars ne sera pas accessible au grand public mais seulement aux frères et sœurs d’autres loges. La discrétion, encore et toujours.
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