La troupe de Cant’Opérette revient ce week-end sur la scène de La Passerelle, à Nouaillé-Maupertuis, avec La Périchole d’Offenbach. L’occasion de (re)découvrir tous les charmes d’un art lyrique mésestimé.
Est-ce le suffixe en « -ette », expression d’un diminutif, qui incite parfois à classer -sans la connaître- l’opérette en sous-genre musical ? Christophe Blugeon s’insurge. Tout au plus le directeur artistique de Cant’Opérette -et des Soirées lyriques de Sanxay- accepte-t-il de la désigner comme « la petite sœur de l’opéra ». Mais « pour moi, l’opéra, l’opérette, c’est pareil ! »,
assène le baryton.
Ce week-end, la salle de La Passerelle, à Nouaillé-Maupertuis, résonnera des airs de Jacques Offenbach. Après La Veuve joyeuse de Franz Lehar l’an dernier, la troupe de Cant’Opérette va présenter La Périchole, un opéra-bouffe dont les textes sont signés Ludovic Halévy et Henri Meilhac, « les mêmes librettistes que Carmen (ndlr, de Bizet) ». Christophe Blugeon s’attriste de voir l’opérette se faire de plus en plus rare dans la programmation des grandes salles d’opéra. « Elle fait partie du patrimoine musical français »,
argumente-t-il. Ce qui la distingue de l’opéra ? « La légèreté y domine toujours, même si le sujet est sérieux ». Toujours
« théâtrale », souvent « satirique », l’opérette a plus d’un charme. « Le texte peut parfois être extrêmement acerbe », remarque le musicien passionné. « En plus de taper sur le système politique, l’opérette traite de choses universelles liées à la nature humaine, au rapport au pouvoir, aux relations amoureuses…, complète Thibaut Thezan, le metteur en scène de La Périchole. Et puis, Offenbach avait vraiment du talent pour faire des tubes. »
Sourire et légèreté
Depuis plus de quinze ans, Cant’Opérette s’applique à faire entendre la voie de cet art lyrique mésestimé. Pour La Périchole, une quarantaine de chanteurs et musiciens se côtoient sur scène. « Certains choristes sont là depuis le début », se ravit le directeur artistique qui a toujours souhaité mêler « la qualité et la dimension pédagogique », en associant des solistes professionnels et de « bons choristes amateurs pour leur faire découvrir l’univers de l’opérette et leur donner l’occasion de goûter à une autre dimension scénique ». Notamment à de jeunes élèves en classe de chant lyrique au conservatoire.
Christophe Blugeon, lui, a découvert l’opérette à 18 ans, à Tours où était donné L’Auberge du cheval blanc, de Ralph Benatzky. Il se souvient en être ressorti « ravi ». « L’opérette est une manière d’aborder l’art lyrique mais aussi de trouver sourire et légèreté dans une période où la morosité est très prégnante, assure le passionné. C’est une pilule anti-morosité qui fonctionne à 100%. »
La Périchole, opérette de Jacques Offenbach, vendredi et samedi à 20h30, dimanche à 15h, à La Passerelle, à Nouaillé-Maupertuis. Réservations : vostickets.net/LA_PASSERELLE, au guichet de l’Arantelle (Roches-Prémarie Andillé) ou au 07 50 33 24 11.
Crédit photo : Lydia Averty.