Révélé en 2015 dans l’émission La France a un Incroyable Talent, l’illusionniste Gus présente son spectacle samedi au palais des congrès du Futuroscope. Entretien avec un magicien à la bonne humeur désarmante.
Poitiers, c’est une première pour vous ?
« J’ai déjà joué ici une fois, dans un restaurant du Futuroscope, pour une date événementielle. C’était la première fois que j’y faisais le numéro du fusil harpon, qui est aujourd’hui le final de mon spectacle. Je voulais absolument le tester avant la finale de La France a un Incroyable Talent… que j’ai perdue contre un chien ! Emotionnellement, cette date est importante pour moi. J’ai aussi un ami magicien, Bertrand Lotth, qui joue au Futuroscope. Je vais faire en sorte de venir un peu plus tôt pour voir son spectacle. »
Vous tournez avec le même spectacle depuis 2017. L’avez-vous fait évoluer ?
« Il ne reste plus que 15% de la première version, que j’avais créée il y a cinq ans dans mon studio à Lyon, avec un ami. Au fur et à mesure de la tournée -je crois qu’on en est à 370-380 dates-, j’ai tout réécrit. Désormais, je fais monter un enfant sur scène, j’ai ajouté un numéro de cartes avec des super-héros imprimés dessus, j’ai changé la mise en scène du numéro des bouteilles… Si vous avez déjà vu le spectacle il y a trois ans, il ne ressemble plus au souvenir que vous en avez ! »
Par votre humour, vous avez quelque peu dépoussiéré les shows d’illusionnisme…
« J’ai juste envie que les gens se marrent ! Je pense qu’il n’y a pas encore une habitude pour les spectacles de magie. A Paris, toutes les semaines, il y a
2 000 stand-up mais assez peu de spectacles de magie. Sur le créneau magie humoristique, on a la chance de ne pas être encore très nombreux. Mais il y en a qui arrivent. Sur les réseaux sociaux, je vois émerger des jeunes comme Achille Magic ou Antoine Langloys qui sont déjà formidables et ont une vraie patte. Je ne les attends pas pour me renouveler. D’ailleurs, je suis déjà dans l’écriture d’un deuxième spectacle que j’aimerais plus grand, plus grandiose, avec un univers bien à moi. »
Vous avez sorti un livre(*) en début d’année, allez bientôt apparaître dans une série télévisée(**)… La scène ne vous suffit plus ?
« Il y a longtemps que je souhaitais faire un livre de magie et le confinement a été l’occasion de le faire. J’y ai vu le moyen d’aller chez les gens, à un moment où on était privés de scène. C’est un livre qui s’adresse autant à des personnes qui veulent impressionner leurs copains du club de bridge avec de la manipulation de cartes qu’à des jeunes qui veulent devenir plus sérieux en magie. La comédie, j’en rêvais aussi depuis un moment. J’ai un peu peur car je ne me connais pas encore dans cet exercice, mais je continue de passer des castings et à écrire pour creuser mon sillon. »
Quel regard portez-vous sur votre parcours depuis votre passage dans La France a un Incroyable Talent ?
« Je me sens tellement privilégié et reconnaissant… Sur les premières dates d’un spectacle, vous savez que la famille et les amis seront là, dans la salle. Mais en deuxième semaine, vous n’êtes sûr de rien… Je ne me suis pas du tout rendu compte de ce qu’il se passait (pendant la diffusion de La France a un Incroyable Talent, ndlr) car, deux mois plus tard, les gens oublient et passent à autre chose, découvrent de nouveaux visages… Tout va très vite. En soi, participer à un télé-crochet ne bouleverse pas une carrière, c’est ce qu’on en fait derrière qui importe. »
(*)30 tours et manipulations, aux éditions La Martinière.
(**)I3P avec Marc Lavoine, première diffusion le 3 novembre sur TF1.
DR - Thomas Braut