Oubliées les contraintes sanitaires qui ont pollué les deux dernières éditions. Le « format d’avant » des Expressifs fait son come-back, de jeudi à dimanche, pour la 27e édition du festival d’arts de rue poitevin. « C’est une reconquête de l’espace public, sourit Karine Abel, la programmatrice. On va remettre les espaces de jeu en centre-ville de Poitiers, de la place du Maréchal-Leclerc à la place Charles-de-Gaulle. On veut que les gens soient pris dans une spirale de spectacles. »
La programmation -230 artistes, 41 compagnies, 71 représentations- a effectivement de quoi donner le tournis. Avec le retour très attendu des amateurs -locaux pour la plupart-, notamment de la scène de musiques actuelles. Funk (A’Mandonné), reggae (Dawood Sound System), électro (Elktrikgirl), rock (Kube), rap (Kulte)… Il y aura de quoi satisfaire toutes les oreilles ! Après leur passage remarqué l’an dernier, les joyeux drilles de Turbo Dancing animeront à nouveau la radio du festival de leur studio FMair implanté place Leclerc. Et, « parité oblige », ils seront également épaulés par deux membres des Fedem, ce chœur de femmes et mécènes aristocrates qui a l’honneur d’inaugurer le festival, jeudi à 18h30.
A l’image de cette ouverture, la programmation se veut résolument « drôle » mais aussi « engagée ». Ainsi, la compagnie AIAA questionnera le rôle des médias dans une « comédie exutoire », tandis que Zou (Cie Le Thyase) transmettra ses « leçons impertinentes » sur le thème du vivre-ensemble. « Coup de cœur » parmi les coups de cœur de Poitiers Jeunes, organisateur des Expressifs, Bien, reprenons (par le Détachement international du Muerto Coco) est un objet autobiographique sensible et poétique, mêlant théâtre, musique live et création radiophonique. A ne pas rater, parmi d’autres belles propositions.
Engagée, cette 27e édition l’est aussi dans les actions que Poitiers Jeunes mène en faveur d’un festival toujours plus inclusif et agréable. Avec notamment deux spectacles traduits en langues des signes (Ce qui m’est dû par La Débordante et Globule d’Air de Toma Sidibé). L’association s’engage aussi à lutter contre les discriminations, les agressions sexistes ou sexuelles, en distribuant par exemple des tracts « anti-relou » et par la mise en place d’un numéro de téléphone auprès duquel signaler tout mauvais comportement. Par ailleurs, Les Expressifs va encore plus loin dans son « verdissement » entamé il y a déjà plusieurs années : 75% de menus végétariens pour les équipes -100% dès 2023-, déplacements en vélo cargo, gobelets réutilisables en biocomposite « volontairement moches » pour ne pas être conservés par les spectateurs… « Des choses que l’on reproduira à l’avenir », assurent les organisateurs.
27e festival Les Expressifs, de jeudi à dimanche à Poitiers. Gratuit. Plus d’informations sur la programmation à poitiers-jeunes.com/lesexpressifs2022.
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Samuel Boutin. 48 ans. Cadre au Centre national d’enseignement à distance. Entraîneur de volley. Joueur et stratège dans l’âme. A crevé l’écran dans l’émission Tout le monde veut prendre sa place, sur France 2. S’est essayé au métier d’agent de joueurs. Signe particulier : très perfectionniste.
