7 Juniors - Il met la vie en scène

La page Juniors fait son retour dans Le 7 ! Les élèves de CM2 de l’école Marcel-Pagnol à Vouneuil-sur-Vienne ont interviewé le metteur en scène et interprète Eliakim Sénégas-Lajus à l’occasion de son nouveau spectacle Eperviers, programmé le 5 octobre à Poitiers.

Romain Mudrak

Le7.info

Qui êtes-vous Eliakim Sénégas-Lajus ?
Eliakim, tout juste 27 ans, a très tôt fréquenté la salle de spectacle du centre d’animation de Beaulieu de Poitiers, où il a grandi avant de rejoindre Saint-Georges-lès-Baillargeaux. « Je n’avais pas de famille dans le milieu. Mes parents m’ont emmené voir du théâtre parce que ça les intéressait, sans vraiment s’y connaître. » 
Il est entré au conservatoire par la danse, avant d’intégrer la section théâtre à l’adolescence avec l’ardente envie de continuer les deux disciplines en parallèle. Ensuite, direction l’Ecole supérieure d’art dramatique de Paris en 2015 pour trois ans. C’est là qu’il a écrit et mis en scène son premier spectacle Happy Mâle. Hasard de l’histoire, en 2018, il a été contacté par une institutrice de Poitiers, qui lui a demandé d’intervenir dans sa classe après avoir vu cette pièce. C’est comme cela qu’il est revenu installer ici sa compagnie (Théâtre au corps) mais il arrive à se garder le week-end pour ses loisirs, la lecture, le sport et les bons restos !

Artiste polyvalent
Aujourd’hui, son métier principal, c’est metteur en scène, autrement dit il crée des spectacles, depuis les textes qu’il écrit aux décors en passant par l’éclairage, la musique, le positionnement des comédiens… Souvent, il est aidé d’une équipe de professionnels. « Vers 15-16 ans, j’étais fasciné par ces gens qui montent sur scène pour transmettre des émotions, amener à réfléchir, parler de la société. Aujourd’hui, j’apprécie aussi de pouvoir réunir du public dans un endroit chaleureux comme le théâtre. » Eliakim est aussi comédien et danseur contemporain. D’ailleurs, l’hiver prochain, il accompagnera pendant sept semaines une chanteuse dans une série de concerts. Il est amené à se déplacer dans toute la France pour des résidences ou des tournées et aussi travaille régulièrement avec des élèves, selon ses thèmes de prédilection du moment. A côté de tout cela, il effectue aussi des tâches de l’ombre (budget, blog, factures, communication…) mais il arrive à se garder le week-end pour ses loisirs, la lecture, le sport et les bons resto !

Eperviers, inspiré de faits réels
La nouvelle création du Théâtre au corps, Eperviers, aborde le thème du harcèlement scolaire et s’inspire de faits réels. Le pitch ? Dans la cour de récré, une petite fille d’à peine 5 ans est forcée par une bande ricanante d’embrasser chaque jour le plus moche de la classe. Vingt ans plus tard, ce souvenir revient à la mémoire d’Agathe. Décidé à comprendre ce qui s’est passé, elle réunit à leur insu tous les protagonistes de ce rituel cruel lors d’un apéro-vérité. Personne ne peut échapper à l’examen de conscience…  « Ce spectacle s’inscrit dans un cycle de créations sur la domination masculine et surtout les clichés sur les garçons et les filles qu’on reproduit de manière plus ou moins consciente, les phénomènes de groupe. » Sur scène, si le décor est minimaliste, tout est calculé. Et vous remarquerez particulièrement le reflet des éclairages sur les papiers miroirs, qui permet de quitter la vie quotidienne pour glisser vers l’atmosphère du souvenir.

Le trac, un truc « excitant » !
Tous ceux qui sont déjà montés sur scène pour chanter, danser, jouer d’un instrument ou tout simplement pour parler connaissent le trac. Eliakim aussi ! « Mais pas celui qui paralyse. Pour moi, le trac est un excitant. Je ne dors pas avant le spectacle parce que j’ai envie d’y aller. Ma manière de me calmer, c’est de faire des choses, je prépare tout pour que les interprètes ne soient pas stressés, comme un paratonnerre. »

Eperviers, d’Eliakim Sénégas-Lajus (Le Théâtre du corps), est programmé le mercredi 5 octobre à 19h30 au centre d’animation de Beaulieu. Durée : 1h15. Tarifs : de 3,50€ à 16€. Réservation sur tap-poitiers.com. Attention, si des séances sont ouvertes aux scolaires (le jeudi 6/10 à 10h15 et 14h15), il vaut mieux avoir plus de 12 ans ou avoir réfléchi à la question avec des adultes avant.

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