Poy, c’est l’« anarchiviste de Zo ». Il est arrivé en 1999, pour un spectacle évidemment ! « A l’époque, j’étais cracheur de feu. » Constructeur, régisseur, médiateur… Il a tout fait. Même salarié pendant cinq ou six ans comme responsable de l’action culturelle. Aujourd’hui, alors que Zo Prod s’apprête à fêter ses 25 ans, Poy est toujours bénévole et fier de l’être. « Ici, c’est une fourmilière, les anciens ne sont jamais loin des jeunes qui veulent se lancer dans une carrière artistique. »
On ne va pas se mentir, au premier abord, les ateliers de Zo Prod, à la sortie de Poitiers, donnent le tournis… Dans la cour, se concentre un amas de ferrailles, du lampadaire au panneau de signalisation en passant par des pièces non identifiées. « Le fil rouge de notre démarche depuis le début, c’est la récup’. Nous sommes les p’tits rats de la benne », reprend Poy. Dotés d’une imagination incomparable, les « Zozos » s’amusent à créer des monstres de métal hallucinants. On se souvient de la Bête présentée à Rouillé en 2000 ou du crâne enflammé en 2019 lors du Rocky carnaval monsters show de Poitiers. Pour ne citer que ceux-là… Les spectateurs qui se présenteront ce week-end sur le quai d’embarquement de Zo Prod découvriront aussi la tête de tricératops grandeur nature commandée par les organisateurs du Jurassic Fest du Grand-Pressigny. Chez Zo, des artistes sont là en permanence et d’autres en résidence. Ils travaillent pour eux et pour d’autres. Les habitants du quartier de Saint-Eloi leur ont ainsi demandé, dans le cadre des budgets participatifs, un « escargot des sens », une structure interactive qui devrait faire son apparition au printemps prochain dans un parc du quartier. « On est dans l’expérimentation, la création maison, c’est une façon de vivre, l’esprit punk », explique l’animateur historique de l’émission Punx sur Pulsar.
« Les créations partent souvent d’une discussion, on se dit que ce serait marrant de concevoir telle chose ou pourquoi pas telle autre. Et puis très vite, trois, cinq constructeurs ou plus démarrent », observe Camille. La jeune femme est l’une des trois salariées qui mènent désormais la barque. Elle est arrivée pour apprendre la soudure et n’est jamais repartie ! « Chez Zo Prod, tout est possible. » Et les compétences sont larges. Au-delà du métal, on y travaille aussi le tissu, le papier, le bois… On explore la sérigraphie, la musique… Poy a réuni des objets et des photos dans une pièce baptisée les « anarchives ». Il prépare aussi un livre sur ce « gros laboratoire parti de rien ». Des « compagnies amies » ont prévu des surprises dès vendredi. Difficile d’en dire plus, mais les enfants sont les bienvenus !
Les 25 ans de Zo Prod, de vendredi à dimanche, 11, chemin du Quai d’embarquement, à Poitiers. Entrée gratuite.
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Samuel Boutin. 48 ans. Cadre au Centre national d’enseignement à distance. Entraîneur de volley. Joueur et stratège dans l’âme. A crevé l’écran dans l’émission Tout le monde veut prendre sa place, sur France 2. S’est essayé au métier d’agent de joueurs. Signe particulier : très perfectionniste.
