Poitiers et ses aînés en toute amitié

Jeune adhérente du Réseau francophone des villes amies des aînés, Poitiers veut construire une stratégie en faveur de l’inclusion des personnes âgées dans la société, en s’appuyant sur l’existant.

Claire Brugier

Le7.info

Poitiers est entrée en janvier dernier dans le cercle tout à fait ouvert des Villes amies des aînés. Elle y a rejoint près de cent trente autres agglomérations soucieuses de réfléchir à la place réservée aux seniors dans la société.

Voulu par l’Organisation mondiale de la santé dès 2006, le bien-nommé Réseau francophone des villes amies des aînés (RFVAA) découle d’une réalité démographique : la part croissante, depuis plusieurs décennies, des seniors dans la population. Poitiers ne déroge pas à la règle. 20% de ses habitants sont âgés de 60 ans et plus avec, dans le détail, 11,7% de la population de 60 à 74 ans et 8,3% de 75 ans et plus. Et les projections font état d’une hausse de ces chiffres jusqu’en 2060 ! « A cela s’ajoutent des évidences sociales : 54,4% des plus de 80 ans vivent seuls (ndlr, 48,8% en France) et 19% des retraites sont inférieures à 10 000€ par an, rappelle Laurence Daury-Reig, conseillère municipale déléguée aux Aînés. Plus largement, le grand âge est l’une des premières causes de discrimination. »

Diagnostic participatif

Poitiers compte s’appuyer sur l’expertise du RFVAA pour bâtir une stratégie d’inclusion de la frange la plus âgée de sa population. « Poitiers n’est pas qu’une ville étudiante, lâche l’élue. Et puis, approcher le public des plus de 60 ans revient à approcher l’ensemble de la population. » Le dispositif met l’accent sur huit thématiques : habitat, transports et mobilité, espaces extérieurs et bâtiments, information et communication, lien social et solidarité, culture et loisirs, participation citoyenne et emploi, autonomie, services et soins. A charge pour la collectivité de définir ses priorités en fonction des réalités locales.

Première étape donc, complémentaire de l’analyse des besoins sociaux déjà réalisée par la collectivité, « un portrait de territoire pour identifier les atouts existants, les difficultés et les défis », note Laurence Daury-Reig. Il sera confié à des cabinets spécialisés, validés par le RFVAA. « Le dispositif implique aussi d’entendre et d’écouter la volonté des personnes concernées pour ne pas faire pour, mais avec. C’est pourquoi nous allons mener en parallèle un diagnostic participatif. » Sous quelle forme ? « Des tables-rondes pour permettre à chacune et chacun de s’exprimer. Il y a des personnes toujours partantes pour le faire mais il nous faut aussi atteindre celles qui le sont moins. »

La validation du plan d’action est attendue pour fin 2023. Aucune extension de budget n’est prévue pour sa mise en œuvre mais la Ville compte 
« aller chercher des financements selon les projets ».

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