A travers leur projet baptisé Hy, Lisa Clamens et César Hélion-Joly veulent faire du centre d’art de proximité Chantier public, à Poitiers, un lieu d’échanges de connaissances ouvert à tous.
La devanture de Chantier public portera bientôt les couleurs de leur projet, baptisé Hy. La présidente du centre d’art de proximité Virginie Lyobard leur a confié la clef. Un an après être sortis de l’Ecole des Beaux-Arts de Pau, option design graphique multimédia, le Poitevin César Hélion-Joly et la Paloise Lisa Clamens ont carte blanche pour faire vivre le lieu installé au cœur du quartier de Montbernage, à Poitiers. Dès septembre dernier, ils ont créé une association, Hyper Hydre. Un nom qui colle à un projet qu’ils ont imaginé, « multicéphale, avec des choses qui partent dans tous les sens, qui se transmettent ». Les deux complices sont bien décidés à mélanger les savoir-faire, les inspirations des uns et des autres pour faire de Chantier public
« un lieu convivial, pour les habitants du quartier et de la ville ». « Nous souhaitons partager nos pratiques techniques et technologiques et en expérimenter d’autres », explique César.
« L’idée est de faire circuler les connaissances de manière horizontale », complète Lisa.
Espace d’expression
Pour mettre à exécution leur projet, leur programmation va répondre, mois après mois, à quatre grands cycles : radio, programmation Web, cuisine, édition et objets papier. Point commun : « Ce sont tous des médiums de communication et de partage. » Lisa et César entendent les aborder à l’aune de
« l’écriture fictionnelle », pour que ce ne soit « pas que des ateliers techniques, qu’il y ait une dimension créative ». Et puis,
« dans une fiction, on parle forcément de soi, note Lisa. Nous voulons mettre en place un espace où l’on peut s’exprimer, que ce centre d’art soit un lieu d’ateliers et de discussions ».
Durant tout ce premier mois d’ouverture, Hyper Hydre s’associe à Poitcast pour proposer des Rencontres orbitales. Ces émissions de radio ouvertes, chaque samedi, permettent d’aborder les quatre grandes thématiques de l’année : corps, familles, mondes et mémoires. Samedi prochain, sur le thème des mondes, Hy accueillera G.S. Jordan, un musicien que ses recherches portent à recréer numériquement les bruits de la nature. Le samedi suivant, l’artiste Lina Goudjil explorera la thématique des mémoires à travers la fête, les souvenirs qu’elle laisse, qu’elle efface, qu’on oublie, qu’on garde, parfois grâce à des outils technologiques… « Les personnes peuvent venir avec une ressource en lien avec la thématique de l’émission, un livre, un jeu vidéo, un objet… »
Mais les portes sont bien entendu ouvertes aux simples auditeurs et curieux. Des cercles de paroles sont également organisés. « Nous voulons impulser l’envie de partager des contenus, insiste César. On ne fait pas de hiérarchie dans les connaissances, qu’elles relèvent d’une expérience personnelle et intime, d’un savoir-faire technique… »
Plus d’infos sur hy.hyperhydre.fr.