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Aussi appelé Héliostat, le four solaire inventé par l’Angevin Jean-Luc Perrier est à Poitiers depuis des années. Conservé en pièces détachées, cet outil aux dimensions imposantes demeure aujourd’hui une curiosité scientifique d’exception.
Certains se souviennent encore de son imposante silhouette, qui a trôné durant vingt ans dans la cour du musée Sainte-Croix. Une parabole d’une surface de 103 m2, de 8 mètres de haut, 12 de large, composée de 263 miroirs en verre… Immanquable. Cet engin, c’est l’Héliostat, un four solaire qui a produit de l’hydrogène par électrolyse.
L’appareil a été inventé par Jean-Luc Perrier, un professeur de génie thermique qui l’avait érigé dans son jardin, à Villevêque. Il a été démonté puis transporté jusqu’à Poitiers, en 1983, deux ans après la disparition de son inventeur, à l’initiative du Groupe de liaison pour l’action culturelle scientifique et technique (GLACST), qui a préfiguré l’Espace Mendès-France. Et d’un ami, garagiste loudunais, qui avait aidé Jean-Luc Perrier à transformer des voitures pour les faire rouler… à l’hydrogène ! « Un certain nombre d’universitaires se sont intéressés à ses travaux », se souvient Christian Granseigne, premier salarié de l’association, qui a filmé le trajet de l’Héliostat d’Angers à Poitiers. Et pour cause, c’est une innovation technique majeure dans les années 1970, la preuve que l’on peut stocker de l’énergie (de 50 à 80 kW) à partir d’une électrolyse de l’eau. Le four solaire n’a fonctionné qu’une fois à Poitiers : le 23 juin 1983, lors de son inauguration dans la cour du musée Sainte-Croix.
« Une valeur patrimoniale »
Depuis, plus rien. En 2004, l’Héliostat a été une nouvelle fois démonté et ses 263 miroirs stockés à l’abri sur le campus universitaire de Poitiers. Il a été envisagé, en 2006, de le remettre en route en vue de construire un bâtiment autonome. Ce projet a finalement été abandonné par l’université parce que « très coûteux ». D’autres pistes n’ont cessé d’émerger pour sa réinstallation, dans plusieurs endroits de la Vienne, sans jamais pouvoir aboutir.
A l’heure où l’Etat prévoit d’investir 7,2Md€ dans l’hydrogène d’ici 2030, ne pourrait-on pas imaginer l’Héliostat enfin sortir de sa boîte ? Pas si évident. « C’est le sujet du temps, convient Thierry Pasquier, responsable de la communication de l’Espace Mendès-France. Mais il n’y a pas de projet pour le réhabiliter, ce n’est pas à l’ordre du jour. » La logistique, qui serait colossale, est un frein. « C’est un outil exceptionnel par sa taille, confie Christian Granseigne. On est sur une technologie qui n’est pas moderne mais qui a fait ses preuves. Contrairement à un panneau photovoltaïque qui perd en électricité au bout de 20 à 30 ans, l’Héliostat est assez durable. » Un outil pionnier qu’il convient donc de préserver, comme une pièce de musée. Il a d’ailleurs fait l’objet d’un podcast sur radio.emf.fr, en décembre 2020. « Cet objet garde une valeur patrimoniale, c’est une curiosité historique », souligne ainsi Thierry Pasquier.
DR - Musée Sainte-CroixÀ lire aussi ...
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