
Hier
Que faire sur une scène d’accident ? Jean-Jacques Dussoul, le maire de Massognes s’est souvent posé la question. « Je suis systématiquement appelé sur ma commune et je suis arrivé une fois avant les pompiers. Le temps m’a semblé long.... » Il a donc décidé de se former aux gestes de premiers secours, en participant à l’une des neuf sessions réservées aux élus de la Vienne, co-organisées par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et l’Association des maires de la Vienne.
Vendredi dernier, huit élus ont ainsi passé leur journée à la caserne de Vivonne avec le lieutenant Soizic Artus. « On ne le dit pas assez, mais le maire est le directeur des opérations sur le terrain, souligne l’instructrice. C’est notre patron même si, en réalité, nous sommes là pour le conseiller. » Au programme de la séance : comment stopper une hémorragie, placer une victime en position latérale de sécurité, utiliser un défibrillateur en cas d’arrêt cardiaque …
L’objectif est d’alerter les secours et de prodiguer les premiers gestes, sans attendre pour accroître les chances de survie de l’individu en détresse cardiaque ou respiratoire. Au-delà, il s’agit de garder son calme, de donner les bonnes instructions et d’apprendre à gérer la foule. Car les élus sont régulièrement à l’origine d’événements publics. Philippe, conseiller municipal à Vernon, se souvient qu’une année, les festivités du 14-Juillet dans le bourg de son village avaient été perturbées par la perte de connaissance d’un homme complètement ivre. « Il s’est effondré d’un coup près de la buvette. On ne savait pas quoi faire. Heureusement, une infirmière est intervenue mais il a fait deux arrêts cardiaques dans le camion des pompiers. » Un mort, le jour de la Fête nationale, serait à coup sûr resté dans les mémoires.
Depuis le lancement de ces formations, plusieurs centaines d’élus ont obtenu le premier niveau, appelé aussi PSC1. « Cette année, les sessions ont été rapidement remplies, on sent un véritable engouement des élus, note Maxime Lacquit, chargé de communication du Sdis 86. Ce sont autant de relais d’opinion qui font ensuite la promotion des gestes de premiers secours auprès de leurs concitoyens. » Et quand on sait que seuls 27% des Français sont formés, contre 95% des Norvégiens par exemple, il y a encore du boulot.
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