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Les Rencontres France Parkinson ont vocation à faire parler de la maladie après deux années sans événement. Jeudi, à Lencloître, un coup de projecteur sera mis sur l’impact de l’activité physique sur le cerveau.
Savez-vous que l’activité physique permet de ralentir l’apparition des symptômes de la maladie de Parkinson ? Et par la même occasion de retarder la prise de médicaments néfastes sur le long terme. Si l’explication scientifique n’est pas encore tout à fait claire, le mécanisme est désormais connu. « L’activité physique régulière va libérer des protéines qui amplifient la création de nouveaux neurones dans le ventricule latéral du cerveau, précise Geoffroy Boucard, maître de conférences en psychologie de l’exercice à l’université de Poitiers. Cette neurogénèse va compenser la perte de neurones provoquée par la maladie dans une autre zone du cerveau qu’on appelle la substance noire. » Or, c’est dans cette fameuse substance noire qu’est produite la dopamine, une molécule biochimique, aussi intitulée neurotransmetteur, qui permet la communication entre les neurones du système nerveux. Pour les patients atteints de Parkinson, tout débute ici. Ensuite, apparaissent progressivement les symptômes, à commencer par l’akinésie, une difficulté à initier des mouvements amples. Contrairement à ce qu’on imagine, les tremblements ne sont pas systématiques. Mais on observe une rigidité des articulations, des difficultés à marcher et à se tenir droit. Les patients ont l’impression d’être enfermés dans une armure.
Marche, yoga et vélo
A travers de nombreux tests effectués en laboratoire, des chercheurs ont pu évaluer l’impact positif de l’activité physique sur les fonctions cognitives et physiologiques des humains. Jusqu’à déterminer un programme d’exercices adaptés particulièrement efficace pour les malades de Parkinson. Exemple : la marche nordique, le yoga, le tai chi, le qi gong, ainsi que le vélo à pédalage rapide. « Il faut que la vitesse de rotation se situe au moins entre 80 et 90 tours par minute », souligne Geoffroy Boucard, à la fois membre du CeRCA (Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage) et du laboratoire Move (Mobilité vieillissement et exercices), l’une des références européennes dans le domaine, rattaché à la faculté de sciences du sport de Poitiers. Jeudi, cet enseignant-chercheur présentera ses travaux, évoquera le Réseau Sport Santé 86 et répondra à toutes les questions lors des Rencontres France Parkinson, organisées de 14h30 à 17h à la salle des fêtes de Lencloître.
Privée depuis deux ans -Covid oblige- d’une vitrine que constitue la journée nationale Parkinson en avril, l’association France Parkinson a décidé d’organiser des Rencontres dans toute la France. Outre la conférence de Geoffroy Boucard, il sera question jeudi des « plateformes de répit » qui proposent des activités aux aidants pour leur permettre de souffler. Par ailleurs, dix-sept lieux d’accueil de jours dans la Vienne reçoivent désormais les patients une demi-journée à plusieurs jours par semaine. « Ce n’est pas de la garderie, précise Jean-Claude Bourdin, délégué France Parkinson 86. On fait travailler la mémoire et la manutention à travers les activités qu’ils aiment. »
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lundi 23 décembre