Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le constat est sur toutes les lèvres, dans tous les secteurs d’activité : une grande majorité d’entreprises peinent à recruter alors que, parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi ne diminue pas (6,6% dans la Vienne). Face à ce paradoxe apparent, le Premier ministre est venu annoncer la semaine dernière à l’Afpa de Châtellerault un Plan de réduction des tensions de recrutement d’1,4Md€. Des moyens nécessaires même si, pour les acteurs de la formation comme de l’emploi, il importe de plus en plus d’offrir aux candidats à l’embauche et aux entreprises recruteuses l’occasion de se rencontrer et de se connaître, comme un premier rendez-vous loin de contingences purement économiques.
« Aujourd’hui, l’enjeu pour les entreprises est de former leurs collaborateurs, explique Catherine Lathus. Mais encore faut-il avoir les candidats ! » La dirigeante de l‘entreprise Moreau-Lathus déplore l’image qui colle aux métiers du BTP. « On travaille toujours à l’extérieur, mais la pénibilité, que ce soit dans le port de charges ou les postures, est aujourd’hui gommée par la mécanisation. »
Selon l’enquête 2021 Besoins de main d’œuvre de Pôle Emploi, 18% des employeurs pâtiraient d’un déficit d’image (métier, entreprise ou secteur) et 32% des difficultés de recrutement tiendraient au manque d’attractivité du poste. « Il faudrait faire connaître nos métiers plus tôt dans la scolarité des jeunes », préconise Catherine Lathus, partisane assumée de l’alternance car « elle a cet avantage de placer le jeune à la fois dans un processus de formation et dans une entreprise où il vit l’évolution des machines, des métiers et des managements ».
Les atouts de l’immersion
Pour leurs aînés, demandeurs d’emploi ou salariés en reconversion, une rencontre avec leur potentielle future entreprise s’avère tout aussi nécessaire. En ce sens, Emil Frey organise des job dating sur le site de son Centre de rénovation de véhicules d’occasion, à Ingrandes, « pour lever les freins liés à l’image de l’usine », note Damien Wisniewski, directeur Business Unit pièces de rechange et après-vente (cf. Le 7 n°520). « Il faut faire en sorte que la marche entre la formation et le monde industriel soit tellement petite que les candidats n’aient pas peur. Il faut leur donner l’envie du travail, leur permettre de découvrir l’esprit industriel à travers des échanges avec les salariés, confirme Gilles Berton, directeur de First Formation industrielle. A First, nous avons la chance d’être hébergés dans une entreprise de production. »
Du côté de Pôle Emploi, on promeut l’immersion, avant même l’acquisition des compétences. « C’est pratico-pratique et souvent plébiscité par les entreprises, note Célia Rodrigues-Minau, directrice territoriale Vienne et Deux-Sèvres de Pôle Emploi. En général, on propose une découverte en entreprise, suivie d’une immersion. Puis on concrétise par une formation courte, de type POE (préparation opérationnelle à l’emploi) et ou AFPR (action de formation préalable au recrutement). Huit à neuf fois sur dix, la personne est recrutée par la suite. » Un taux d’insertion prometteur pour des formations courtes ou d’adaptation au poste.
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