mardi 24 décembre
Les CHU de Poitiers et de Nantes s’apprêtent à mener une étude clinique sur l’acné sévère chez la femme adulte, avec un traitement à base de spironolactone. Cette maladie de peau s’apparente dans certains cas à un handicap social.
En France, 6 millions de personnes(*), essentiellement des adolescents, souffriraient d’acné. Mais les chiffres montrent aussi que les adultes n’en sont pas exemptés, notamment les femmes. « Ce sont des données à prendre avec des pincettes, estime Ewa Hainaut, cheffe du service de dermatologie au CHU de Poitiers. L’acné est un phénomène physiologique qui peut toucher tout le monde. » Si l’essentiel des cas est traité par les généralistes et dermatologues « de ville », une centaine de femmes consultent tous les ans dans les hôpitaux du Grand-Ouest. « Pour des cas sévères... »
C’est justement à elles que s’adresse la future étude clinique randomisée, que préparent les services de dermatologie des CHU de Poitiers et Nantes (dermato-cancérologie). Les deux établissements viennent de démarrer la phase de recrutement des volontaires, qui doivent avoir plus de 20 ans, être en bonne santé et atteintes d’acné légère à modérée. Le suivi durera entre six mois et un an, entrecoupées de sept visites. Objectif : tester l’efficacité d’une molécule déjà existante, en l’occurrence la spironolactone, utilisée dans le traitement de l’hypertension artérielle, de l’insuffisance cardiaque, de maladies du foie... « Nous souhaitons étudier ses propriétés sur le système hormonal, à des doses plus fortes que pour les autres pathologies que l’acné », décrit Ewa Hainaut.
Aujourd’hui, les traitements préconisés, en particulier l’isotretinoine « contrôlent la maladie sur trois mois mais nécessitent une surveillance et un suivi très stricts avec des risques sur le fœtus, ajoute la cheffe du service de dermatologie. La spironolactone serait à l’avenir un moyen commode de contrôler l’acné de la femme adulte. » Encore faut-il que l’étude randomisée donne les résultats escomptés. A cette condition, et uniquement à celle-ci, la spironolactone obtiendra une Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour d’autres usages que ses propriétés initiales. Le saviez-vous ? La molécule est également utilisée dans le traitement des pathologies capillaires d’origine hormonale.
Plus d’informations sur la future étude clinique des CHU de Poitiers et Nantes au 05 49 44 39 64 ou par courriel à celine.thomas@ chu-poitiers.fr.
(*)Source Pierre Fabre dermatologie.
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