Aujourd'hui
Une trentaine de professionnels de la poterie s’installent vendredi et samedi place Leclerc, à l’occasion de la 2e édition de Céramique à Poitiers, dans un contexte économique pas forcément simple.
Avec le retour des beaux jours et la levée des contraintes sanitaires, les salons des métiers d’art reprennent leur envol. Ce sera par exemple le cas vendredi et samedi, à Poitiers, où la place Leclerc accueillera une trentaine de professionnels du Grand-ouest de la France. Membre de l’équipe d’organisation, aux côtés de Véronique Kohlman-Rivière et Delphine Niez, Yuko Kuramatsu se réjouit d’avance de retrouver ses collègues, après une année et demie très perturbée par la crise sanitaire. « Beaucoup de rendez-vous ont été annulés, or c’est l’occasion de rencontrer le public, notre clientèle, convient la Poitevine. 2020 a été difficile, je n’ai presque pas eu d’activité. » Le click and collect pour certains ou l’inscription à des marchés virtuels pour d’autres ont juste servi d’amortisseur.
« Rouvrir m’a fait du bien »
De fait, l’association Argilité mise beaucoup sur le rendez-vous bisannuel de Poitiers. Ne serait-ce que pour montrer que les artisans ont un savoir-faire unique, des arts de la table à la sculpture, en passant par le luminaire et les bijoux. Fanny Laugier n’y sera pas, mais elle est déjà visible dans son atelier de la Grand’Rue, où elle s’est installée en 2013. Les confinements, elle les a vécus « à peu près correctement. J’ai eu peur lorsque le Salon Maison et objets de Paris a été annulé car j’ai une grosse clientèle de professionnels que je retrouve sur place... Mais j’ai eu la chance qu’un client restaurateur étoilé dans le sud de la France (Gilles Goujon, l’Auberge du vieux puits, ndlr) ouvre un nouveau restaurant à Béziers. Sa commande m’a occupée cinq mois, les derniers colis sont partis lundi dernier ! » Egalement installée en centre-ville de Poitiers, depuis 2014, Delphine Millet a vécu une dernière année et demie contrastée. « Le premier confinement a coïncidé avec mon congé maternité, j’ai accouché le 2 juillet et j’ai profité de ma fille derrière, développe la gérante de l’Atelier Ceramics d(*). J’ai ensuite relancé les cours à la rentrée scolaire, avant de les arrêter avant le deuxième confinement, au moment de la Toussaint. J’ai concentré mon activité sur les cours, j’ai donc des élèves à rembourser et des reports d’inscription. Ça m’inquiète un peu car je risque d’avoir des ateliers pleins sans rentrée d’argent. Je mise sur la production pour me relancer. » En attendant septembre, la céramiste poitevine organise tout le mois de juillet des stages pour adultes et enfants. « Le fait de rouvrir récemment m’a fait du bien moralement », ajoute-t-elle.
« Du made in France »
Yuko Kuramatsu, elle, a démarré la céramique plus tard, en 2017, mais s’est déjà créé un réseau un peu partout en France, au gré des salons d’avant-Covid. Les derniers mois ont donc été compliqués. Concurrencés par les industriels, les céramistes ont la particularité d’être à la fois et des artisans et des artistes, ainsi que de fabriquer des objets tantôt utiles tantôt décoratifs. « A titre personnel, j’ai la chance d’avoir des clients qui ont une certaine idée de la consommation, ils préfèrent mettre un petit peu plus cher pour des créations made in France et durables car de meilleure qualité », témoigne Fanny Laugier. Là-dessus, le confinement a sans doute favorisé le retour des consommateurs vers la proximité.
Céramique à Poitiers, vendredi de 12h à 21h. Démonstration de tournage à 17h et 18h30. Samedi de 10h à 20h. Démonstration de tournage à 11h, 16 et 18h. Ateliers de modelage pour enfants. Durée : 45 minutes. Facebook ceramiqueapoitiers.
(*)Plus d’infos et inscriptions sur atelierceramics.com, au 06 25 55 87 02 ou par courriel à atelierceramics.d@gmail.com.
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