mardi 24 décembre
Auxiliaire de vie chez Axeo Services, à Saint-Benoît, Wesley Grandière vient en aide aux personnes âgées et handicapées dans leurs besoins quotidiens. Il raconte comment son métier a évolué, notamment à l’épreuve de la Covid-19.
Du « hasard » à la vocation
« J’ai passé un BEP carrière sanitaire et sociale, puis j’ai suivi une formation complémentaire d’aide à domicile pour travailler auprès des personnes âgées et handicapées, à leur domicile. Après ma formation, j’ai tout de suite trouvé un emploi en CDI. C’est un secteur qui recrute. J’ai choisi cette voie un peu par hasard, mais ça m’a vite beaucoup plu. J’apprécie le fait de voir des gens, de s’occuper d’eux… On a un lien social très important, c’est un métier humain. On est autonomes, aussi, et on a du temps à consacrer aux personnes. Ce n’est pas à la chaîne. »
Une journée-type
« Le matin, c’est de l’assistance à la toilette et au lever des personnes en difficulté. Le midi, plutôt de la préparation de repas, de l’aide à l’alimentation des personnes. L’après-midi, on est plus sur des activités de ménage, de courses et de sorties en extérieur. Et le soir, on aide au repas, à la toilette intime et, enfin, au coucher. Les journées peuvent être en continu ou entrecoupées, selon mon planning. Je fais des semaines entre 35 et 40 heures. Il faut être organisé, avoir du recul vis-à-vis des situations qu’on rencontre et aussi, l’esprit d’équipe. C’est ce qui permet un bon suivi des clients. L’important est d’être content d’aller les voir. »
Ce qu’a changé la Covid-19
« Les clients ont peur du virus, les rapports sont donc devenus un peu plus compliqués. Certaines personnes ont annulé nos passages, préférant se débrouiller seules plutôt que de risquer d’attraper la Covid. Un client avait failli me mettre à la porte seulement parce que j’en avais parlé. Ça a aussi suscité des craintes dans nos services et surchargé le planning. Au premier confinement, on ne pouvait pas s’arrêter de travailler et on n’avait pas le matériel nécessaire pour faire face (masques, surblouses, etc.). On est mieux préparé aujourd’hui, mais la crainte est toujours là. Cinq jours après être rentré de l’hôpital, un monsieur a été testé positif au virus. J’ai flippé de l’avoir eu et de le transmettre aux autres. Je faisais les gestes barrières, mais on est quand même au contact… J’ai été testé à mon tour, négatif heureusement. La plupart des clients sont vaccinés. Aujourd’hui, on attend notre tour. »
Un métier qui se masculinise
« On est deux hommes dans la structure. Aider les gens dans leur quotidien, faire le ménage, ce n’est pas plus difficile pour un homme que pour une femme. Il arrive cependant qu’une dame ne veuille pas que je l’aide à la toilette parce que je suis un homme. Je l’entends, je ne la force pas. De l’autre côté, un client n’a pas voulu que je fasse le ménage parce que je suis un homme. Certains ont parfois ce rapport de domination avec une femme, qu’ils n’ont pas face à un homme. On peut s’arranger pour que ce ne soit pas une collègue qui aille les voir. C’est aussi un travail d’équipe. »
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