Aujourd'hui
Partie étudier deux mois au lycée français de La Havane, Pauline, 14 ans, est revenue jeudi dare-dare dans sa famille, à Vouneuil-sur-Vienne, alors que le Covid-19 a fait sa première victime à Cuba.
« On attendra quinze jours pour se faire un gros câlin. » A l’autre bout du fil, Christophe balance encore entre soulagement et inquiétude. Jeudi matin, le père de famille a récupéré sa fille de 14 ans à l’aéroport d’Orly, revenue de Cuba par l’avant-dernier vol commercial avant le confinement de l’île. Seulement trois semaines après son départ -le 29 février- depuis la même plateforme, alors qu’elle aurait dû rester deux mois là-bas, prise en charge par un cousin de la famille. Le Covid-19 ne connaît pas de frontières et la jeune élève en 3e au collège Camille-Guérin de Vouneuil-sur-Vienne a donc vu son périple stoppé illico.
« Jeudi dernier, au moment des premières annonces de confinement en France, je me suis dit que, contrairement à ses frères, Pauline pourrait encore aller en cours », témoigne Gaëlle, sa maman. Las... Tout s’est accéléré dans le week-end. L’ambassade de France a choisi de fermer le lycée français. « J’étais prête à aller en cours le lundi, j’avais fait mes devoirs », raconte Pauline. Comme en France, l’île castriste connaît ses premiers cas de victimes du Covid-19. Des touristes italiens pour la plupart. Sur place, les autorités choisissent de restreindre les déplacements, d’où des rues habituellement noires de monde complètement désertées (notre photo).
La galère du billet d’avion
A quelques milliers de kilomètres de là, une course contre la montre s’engage pour changer le billet d’avion retour. C’est une évidence, Pauline doit rentrer. « On ne voulait pas laisser la responsabilité de notre fille à un cousin dans une situation comme celle-là... », abonde Christophe. « Dès lundi, j’ai passé trois heures sur le site d’Air Caraïbes, qui n’arrêtait pas de planter. C’était galère... », reconnaît Gaëlle. Le reste n’est qu’attente et fébrilité, entre lundi et ce fameux vol prévu mercredi soir. A part un masque donné par l’infirmière du lycée et un peu de gel hydroalcoolique, Pauline n’a pas grand-chose pour se protéger de l’environnement extérieur, alors qu’il reste « l’épreuve » de l’aéroport et la promiscuité d’un vol long-courrier. Ajoutez à cela quelques problèmes de connexion au moment de l’embarquement et vous obtenez un cocktail anxiogène.
Tout s’est finalement bien terminé pour la famille de Vouneuil-sur-Vienne, enfin au complet depuis jeudi après-midi. Par mesure de précaution, Christophe et Gaëlle ont toutefois « confiné » leur fille. A elle l’une des deux salles de bain et l’un des deux toilettes, en plus de sa chambre. Ses vêtements ont aussi subi un nettoyage particulier. « On a fait partir le compteur de 14 jours à partir de son arrivée. » Les câlins à venir n’en auront que plus de saveur.
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