Le Prince oublié, juste mignon

Un papa poule veuf voit sa fille de 11 ans s’éloigner peu à peu de lui. Le réalisateur de The Artist signe là une chronique sur la relation parents-adolescents, teintée d’onirisme. Mais on attendait de ce voyage qu’il soit un peu plus marquant.

Steve Henot

Le7.info

Djibi élève seul sa fille Sofia, avec laquelle il se montre très protecteur. Chaque soir, juste avant le coucher, il a pris l’habitude de lui raconter des histoires fantastiques, où tous deux campent un prince et une princesse. Mais les années passent et Sofia grandit. Elle entre au collège et commence à exprimer des velléités d’indépendance, prenant peu à peu ses distances avec son paternel, trop présent, et cet univers rêvé devenu à ses yeux désuet. Désemparé, Djibi voit alors son monde (imaginaire) s’effondrer.

Le thème de la relation parents-enfants, à l’épreuve de l’adolescence, a toujours inspiré le cinéma. Michel Hazanavicius, l’homme derrière The Artist et les OSS 117, s’en empare aujourd’hui avec Le Prince oublié, sur un scénario de Bruno Merle. Ce projet se distingue des autres films du genre par son approche onirique, qui mêle le réel au fantastique, à travers le monde des rêves. Le récit jongle de l’un à l’autre avec une habileté certaine, tout en déroulant sa morale logique et éprouvée -il faut savoir lâcher la bride aux ados- sans bercer dans la mièvrerie. C’est mignon, pas dénué d’idées, mais la bonne volonté et les sourires appuyés d’Omar Sy ne suffisent à masquer le manque d’enjeux. Malgré sa débauche de moyens (en particulier sa bande-originale signée Howard Shore), le film se montre prévisible et surtout, trop premier degré pour que la magie opère pleinement. Il souffre aussi de la comparaison avec Vice-versa (2015), bien plus inspiré sur un concept similaire. N’est pas Pixar qui veut. Dommage, on attendait mieux.

Comédie de Michel Hazanvicius, avec Omar Sy, Bérénice Bejo, François Damiens (1h41)

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