Le pigeonnier de la discorde

Une famille de sourds passionnée de colombophilie a engagé un combat contre la mairie de Croutelle, qui réclame le démontage de son pigeonnier.

Romain Mudrak

Le7.info

La page Facebook(*) créée fin mai témoigne de sa « colère ». Arnaud Duborper ne pensait pas que la construction, au fond de son jardin, d’un abri pour ses pigeons voyageurs lui occasionnerait autant de soucis. « Avant d’acheter le terrain, nous sommes allés à la mairie de Croutelle en expliquant notre démarche. Le constructeur a fait de même. La réponse était favorable. Pas besoin de déclaration préalable. Maintenant, la mairie réclame la démolition. » Avec une échéance fixée au 30 juin. Le compte à rebours est lancé.

Arnaud s’exprime toujours par l’intermédiaire d’un interprète. Il est sourd, comme son épouse Lydie et leurs trois enfants. Ce qui ne facilite pas le dialogue avec la commune. La structure en question, d’environ dix mètres de long, abrite au moins une trentaine d’oiseaux de compétition qui doivent s’entraîner quotidiennement. « Certains sont lâchés à l’aube, d’autres le soir. Ils tournent en groupe au-dessus de la maison pendant quinze à trente minutes avant de rentrer seuls », précise l’intéressé. Le couple évoque un « conflit de voisinage », sans trop savoir ce qu’on lui reproche. Toujours est-il que la famille considère être dans son droit. Elle a d’ailleurs reçu le soutien de la Fédération de colombophilie, qui a aussi écrit à la mairie.

Promesse de rencontre
Contactée par le « 7 », la mairesse de Croutelle ne se dérobe pas. « Il nous avait parlé de quelques pigeons, pas d’un élevage, indique Véronique Ley. En plus, il s’agit d’une zone non-constructible située en limite de voie rapide. Dans une mairie, nous avons des textes à appliquer. » Avant d’ajouter : « Une voisine assistante maternelle risque de perdre son agrément à cause des problèmes en termes d’hygiène. » Pas facile de trouver un compromis. L’élue promet « d’organiser une rencontre avec la famille », tout en précisant déjà que « les choses ne pourront pas rester en l’état ».

Passionné, comme son père, depuis tout petit, Arnaud Duborper n’a pas envie d’abandonner ses pigeons voyageurs. Les bonnes performances récentes de sa fille l’en dissuadent. A seulement 9 ans, Célia a vu son oiseau terminer devant un millier d’autres volatiles, dans une course de 293km. C’était en mai, à Sens (Yonne). Deux ans après le début de ses problèmes, la famille espère trouver une solution à cette situation qu’elle vit comme une « injustice ».

(*)« En colère contre la mairie de Croutelle sur les pigeons voyageurs de sport ».

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