Classe du futur, prépa Sciences Po, tutorat terminales-secondes, club scientifique, classe inversée, section européenne en physique et économie... Tout au long de l’année, les six cents élèves du lycée André-Theuriet de Civray sont impliqués dans des projets transversaux et invités « à cultiver leur imaginaire ». Depuis qu’il a repris les rennes de l’établissement, il y a un an et demi, Bertrand Secher a placé l’orientation et l’ambition au cœur de son projet pédagogique. « Toutes ces innovations ont pour but de donner à l’élève le plus de cartes possibles pour sa poursuite d’études, explique le proviseur. En zone rurale, les lycéens sont moins nombreux à s’engager sur la voie de l’enseignement supérieur. Pour des raisons aussi bien économiques que sociales, ils se déplacent moins, n’osent pas tenter les concours prestigieux et franchir les barrières. Ici, nous mettons l’accent sur l’ambition. »
Une émulation collective
L’an passé, l’équipe pédagogique d’André-Theuriet a lancé le dispositif BlablaSUP qui consiste, « dès la seconde, à enrichir la connaissance du monde de l’enseignement supérieur autour de trois axes » : la réalisation d’interviews filmées par les élèves auprès de chercheurs et d’étudiants, la création d’un « mur des anciens » mettant en avant le parcours des ex-lycéens de Civray, ainsi qu’un forum géant, courant décembre, où des intervenants des universités et des grandes écoles viennent présenter leurs cursus... à Civray.
Pour Bertrand Secher, « la question de l’orientation reste très mal traitée en France ». « Le principal écueil est que l’on voudrait savoir, dès la seconde, ce que l’élève fera dans dix ans, reprend le proviseur. Alors même que c’est au lycée que le jeune va affiner son projet et s’intéresser à de nouvelles choses. » Le lycée de Civray s’est associé à Sciences Po Bordeaux pour lancer un accompagnement préparatoire au concours d’entrée. « Les volontaires peuvent acquérir de solides notions de méthodologie, qui leur serviront par la suite. » Fort du succès de cette initiative, l’établissement prévoit de l’étendre aux écoles d’ingénieurs. Avec toujours le même objectif : « montrer que ce n’est pas parce qu’on vit dans le Sud-Vienne qu’on ne peut pas faire de brillantes études ». L’émulation collective semble payer. L’an passé, 94% des lycéens d’André-Theuriet ont décroché leur baccalauréat. Presque tous ont poursuivi leurs études.
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Aujourd'hui
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.
