Jobs d'été, une course d'obstacles

La campagne de recrutements d’été a démarré. Les offres, notamment dans l’agriculture, sont cependant moins nombreuses que les années précédentes. Il reste des postes à pourvoir dans le tourisme, pour les candidats mobiles. Mais il y a urgence à envoyer son CV…

Florie Doublet

Le7.info

La course aux jobs d’été a démarré depuis plusieurs semaines. À l’arrivée, un CDD d’un ou de plusieurs mois. Toutefois, tous les candidats n’ont pas encore quitté les « starting-blocks ». « Ils doivent se presser, car la majorité des recrutements se font maintenant. Plus on s’y prend tôt dans l’année et plus on a de chance d’obtenir l’emploi souhaité », note Patricia Laplaige, chargée de documentation au Centre régional information jeunesse (Crij) Poitou-Charentes.

Début mars, environ huit cents lycéens et étudiants ont participé au Forum « Jobs d’été », organisé dans les locaux du Crij. Et il est clair que tous les postulants n’ont pu être contentés. Seules quatre cents offres étaient à pourvoir dans l’ex-région Poitou-Charentes. « On sent un tassement, voire une baisse des besoins, estime Patricia Laplaige. C’est très net en ce qui concerne les travaux agricoles. Auparavant, les exploitants recrutaient de nombreux jeunes, même à partir de 16 ans. Aujourd’hui, ils recherchent des majeurs et proposent des contrats de plus longue durée. »

À Villiers, le producteur de melons Fondor compte embaucher quatre-vingts personnes. Un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Pour autant, Jérôme Sureau reconnaît que les postes à pourvoir se raréfient… « Que voulez-vous, c’est mathématique ! Il y a moins d’exploitants, donc moins de besoins. 70% de nos fruits et légumes viennent d’Espagne ou du Maroc, où la main-d’oeuvre est moins chère… », regrette le co-gérant de l’entreprise.

Des salaires en baisse

Le tourisme reste l’un des plus gros pourvoyeurs de jobs d’été, notamment dans l’hôtellerie-restauration. Les postes de serveur, par exemple, sont particulièrement prisés des jeunes (cf. infographie). « Mais il faut être mobile, précise Patricia Laplaige. Par exemple, un candidat qui espère travailler dans un camping doit être prêt à partir sur la côte. Tous les lycéens et étudiants ne possèdent pas une voiture. Qui plus est, peu d’employeurs mettent un logement à disposition. C’est un véritable frein. »

La durée du contrat représente également un obstacle. Environ 47% des contrats proposés dans la Vienne sont d’une durée minimum de deux mois. Au Futuroscope, on ne recrute pas en deçà. « Nous recevons énormément de candidatures d’étudiants souhaitant un job en juillet ou en août, explique Laetitia Riveron, directrice des ressources humaines du parc. Mais c’est trop compliqué à gérer en termes d’organisation. Nous mettons en place un parcours d’« intégration », pour que les nouveaux venus puissent découvrir les valeurs de l’entreprise. C’est un véritable effort de notre part. »

Ultime coup dur pour les saisonniers, les jobs d’été sont moins bien payés. Dans le département, le salaire moyen est de 1 602€ brut, soit un peu plus que le Smic. « Certains postes, notamment en hôtellerie, le frôlent à peine car les repas sont offerts aux salariés », explique Patricia Laplaige. La documentaliste du Crij conseille aux jeunes de soigner leurs CV et lettres de motivation, même pour un contrat court. « Si tout se passe bien pendant la saison estivale, cela peut déboucher sur un emploi plus pérenne. » À bon entendeur…

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