Voler comme un oiseau

Le paramoteur est le moyen le plus simple et le moins onéreux de s’envoler. Dans la Vienne, Stéphane Clavurier propose aux plus mordus des baptêmes de l'air à Chenevelles, près de Châtellerault. Ou comment voler comme un oiseau…

Romain Mudrak

Le7.info

Je plane. Sans artifice, à quelques mètres du sol, je slalome entre les bottes de paille, tel un skieur aux Jeux Olympiques. Je glisse et, au moment d'atterrir, mon réveil sonne... Il est 5h30 ! Les yeux collés et le sourire aux lèvres, je pars de bonne heure vers Chenevelles, au Nord-Est du département, à trente-cinq minutes de Poitiers. Je pense  à ma destination du jour depuis une semaine. Même la nuit ! Stéphane Clavurier, fondateur de l’école de paramoteur de la Vienne, m'a fixé rendez-vous à 7h pétantes. Je n’ai pas de temps à perdre.

N'avez-vous jamais rêver de voler ? Pas en avion, mais par un contact direct avec le vent. Sans habitacle, ni hublot, ressentir la chaleur du soleil en altitude. C'est ce rêve que je m'apprête à exaucer. Sur place, une demi-douzaine d’élèves sont déjà à pied d’oeuvre. Leur but : obtenir le brevet de pilote pour gagner leur autonomie. Je rencontre Thierry, fan d’avions téléguidés, qui trépigne d’impatience en attendant le début de son cours : « Je viens de Civaux. A Annecy, j’ai essayé le parapente. Depuis, je ne pense qu’à recommencer. 
» « Ça fait des années que tu me saoules avec ça », renchérit sa compagne, en arborant un sourire complice. De l’autre côté du champ, qui sert de tarmac, Philippe, de Dangé-Saint-Romain, a déjà endossé le moteur et l’hélice de vingt-cinq kilo. Prêt à décoller ? « Non, non, répond-il un brin gêné. Je ne décolle pas encore. Il faut d’abord que j’apprenne à bien gonfler mon aile. » Chaque chose en son temps.

« Si tu en rêves la nuit… »
Mon heure arrive. Je monte à l’avant d’un paramoteur biplace. Rien n’entrave ma vision. Stéphane met les gaz. La toile se lève. C’est parti. Dès que les roues quittent le sol, une douce sensation de glisse prend le relais. Comme dans mon rêve. En prenant de l’altitude, je peux chatouiller la cime des arbres. Nous apercevons un lièvre et un cheval, qui évoluent sans prêter attention à notre présence. Le sillon d’un cours d’eau nous attire. Nous le suivons quelques secondes avant de grimper plus haut. Le ciel est bleu, le vent nul. Le soleil réchauffe nos vieux os. Stéphane coupe le moteur. Confortablement installé, je regarde le paysage défiler lentement. Le bonheur.

De retour sur le plancher des vaches, j’aperçois Bertrand, la quarantaine : « J’adore cette impression de liberté. Je vole pour décompresser. Le matin, j’observe la terre s’éveiller »,
explique-t-il. Des étoiles plein les yeux, il me confie : « C’est bien simple, si après ton premier vol, tu en rêves la nuit, comme moi, tu seras obligé de recommencer. » Et si je passais le brevet de pilote ?

Spectacle
Ailes et lui
Voler comme un oiseau, c’est bien. Voler avec un oiseau, c’est encore mieux ! Grâce à la complicité de l’oiseleur Tristan Plot, Stéphane Clavurier effectue régulièrement des démonstrations de vol avec Jeackael, une corneille âgée d’environ 2 ans. On pourra, à coup sûr, les observer lors du festival « Les Oreilles au vent », à Massognes, du 23 au 25 août (concerts, voltiges, baptêmes de l’air, montgolfières…). Tristan et Stéphane envisagent aussi de voler avec des cigognes.

Tarifs
Brevet et baptêmes
Comptez 65€ pour un vol d’un quart d’heure sur un paramoteur biplace en mode découverte ; 85€ pour obtenir des sensations fortes (tangage, mouvement pendulaire, virages engagés…). La balade de 45min est proposé à 175€.

Instructeur diplômé d’Etat, Stéphane Clavurier dispense des cours pour préparer le brevet de pilote en paramoteur. Une vingtaine de séances permettent de bien maîtriser l’engin. Comptez cette fois 1 100€. Le matériel (aile + moteur) se vend autour de 6 000€ neuf, 3 000€ d’occasion.

Plus d'infos sur l'école de paramoteur : www.paramoteur86.com – 06 73 14 17 47

et sur l'activité de Tristan Plot : www.avoldoiseau.eu

 

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