Marc Lièvremont : « Gagner, <br>pas à n’importe quel prix »

À l’invitation du PB86, Marc Lièvremont anime une conférence le jeudi 7 mars, aux Arènes. L’ancien sélectionneur du XV de France (2007-2011) évoquera la place de « l’individu au service du collectif » dans le sport et le monde de l’entreprise. Entretien.

Arnault Varanne

Le7.info

Marc Lièvremont, vous donnez beaucoup de conférences à travers la France. Quel message délivrez-vous aux dirigeants et cadres d’entreprise ?
« J’essaie de faire le parallèle entre le fonctionnement quotidien d’une équipe de rugby et celui d’une entreprise. Dans les deux cas, il s’agit d’une histoire d’hommes avec la gestion d’egos, la notion de performance… Peut-être plus qu’ailleurs, le rugby est un sport où l’on a vraiment besoin les uns des autres. J’aborde évidemment aussi la question de mon vécu de sélectionneur. Pendant quatre mois, dans un contexte plutôt hostile, nous avons mené un groupe d’hommes presque à l’excellence (Ndlr : le XV de France a été vice-champion du monde en 2011). »

Ces interventions sont-elles le moyen de prendre une certaine revanche sur ceux qui vous auraient critiqué à l’époque ?
« Je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit. Mon livre, comme mes conférences, se veut résolument positif. Je dis simplement qu’avec un système de valeurs établi, du courage, une capacité d’adaptation aux contextes, on peut s’en sortir et réussir de belles choses. Je transmets de l’émotion, ma passion… Tout est possible !Je voulais gagner, bien sûr, mais pas à n’importe quel prix. »

Les milieux économiques sont touchés de plein fouet par la crise. Votre discours est-il porteur d’espoir ?
« Je ne suis pas là pour donner des cours de management ou de gestion, mais simplement pour mettre en avant certaines évidences. Pour moi, les notions de transparence, de communication, d’anticipation et d’exemplarité doivent permettre de mieux travailler. Mon exposé est assez ludique, j’espère que ça apporte à mes interlocuteurs des pistes de réflexion. C’est une sorte de parenthèse, de petite récréation. »

Qu’est-ce que vous connaissez du basket français ?
« Je suis resté dans les oppositions entre Limoges et Pau-Orthez. Aujourd’hui, très sincèrement, on a du mal à s’identifier à une locomotive parce que la NBA écrase tout au niveau mondial. Je suis les exploits de nos frenchies, l’épopée de l’équipe de France aux JO… Mais j’ai le sentiment que le basket français souffre un peu d’un manque de visibilité, d’un leader identifié, du turn-over dans les clubs… »

Le rugby n’a-t-il pas contribué à « tuer » l’éclosion du basket ?
« Certainement ! Le rugby n’a pas à se plaindre, loin s’en faut, de son exposition médiatique et de sa popularité auprès du grand public. Mais attention, notre sport est confronté à d’autres problèmes… »

Vous reverra-t-on, un jour, sur le banc de touche d’un club ?
« Je ne suis pas certain. J’ai déjà l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Aujourd’hui, j’ai une forme de polyvalence dans mes activités qui m’épanouit. Je suis patron de club, j’ai ouvert un restaurant avec mon petit frère Thomas, je suis consultant sur Canal +… Tout ça me prend du temps. Mais très honnêtement, il me manque un peu l’adrénaline du terrain. »
 

Pratique
Soirée « Tapis Rouge », jeudi 7 mars, à partir de 18h aux Arènes. Entraînement, conférence et cocktail dînatoire, 70€ par personne, trois places achetées, une offerte. Plus d’infos auprès de Sylvain Maynier à partenariat@pb86.fr ou par téléphone au 06 26 02 73 77.

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