mardi 24 décembre
Jessica Leroux aura la chance de disputer ses premiers championnats de France seniors sur ses terres, au parc de Saint-Cyr, le 2 septembre. Un atout de taille pour la seule Stadiste engagée sur la course Elite.
Chaque phrase prononcée s’accompagne d’un large sourire. Comme si tout ce qui arrive à Jessica Leroux n’était que plaisir absolu. L’innocence de ses 20 ans ? Une façade. Car derrière, s’affirme un tempérament de feu. Inoxydable lorsqu’il s’agit de dépasser ses limites, de meurtrir son corps pour gagner, jour après jour, quelques centièmes et faire naître l’espoir de nouvelles conquêtes.
Le triathlon est son école de vie depuis cinq ans. Depuis ce jour où la nageuse du Stade poitevin se rendit compte que ses performances en piscine ne lui donnaient aucune garantie sur l’avenir. « Je voyais bien que je stagnais », assure la jeune femme. La cohabitation, régulière, avec les triathlètes du club fit bientôt office de catalyseur d’énergie. « Ils m’ont poussée à les rejoindre. Aujourd’hui, je ne peux que les en remercier. »
Alors qu’en coulisses, se préparait une transition tout sauf facile entre le collège et le lycée, la mutation sportive se mit en marche. Adieu l’exclusivité des bassins. Vive la course à pied, vive le vélo. « Ça, c’était la vraie nouveauté », rappelle-t-elle. Malgré ce grand saut dans l’inconnu, sa première année de cadette se solda par une quinzième place aux «France» de la catégorie, la seconde par une… seizième, « malgré une chute à vélo », se rappelle-t-elle. « Cette année-là, poursuit Jessica, j’ai intégré à la fois le Cref (centre régional d’éducation et de formation) et l’équipe de Nationale 1 du Stade. » Elle a déserté le premier mais n’a jamais plus quitté la seconde.
Une hiérarchie à établir
Seule Française –« ah non, il y a aussi une U19 avec moi, Laetitia Lantz »- au milieu d’une armada étrangère, l’étudiante en Langue des signes s’efforce de faire le métier. Non sans difficultés. « Ce n’est pas évident de se situer dans la hiérarchie nationale lorsque vous ne courez qu’avec 20 ou 25% de Françaises. » L’émulation n’en est pas moins saine et pousse la « petite du sérail » à remettre sans cesse les bouchées doubles pour progresser.
Sous la houlette du sélectionné des JO de Sydney, Stéphan Bignet, « intransigeant mais juste », Jessica avance à pas de géant. Ses deux médailles de bronze, en 2010 et 2011, aux championnats de France juniors, sa deuxième et sa première places, acquises les mêmes années, aux «France» d’aquathlon (natation et course à pied), sont déjà loin. « Là, ça n’a plus rien à voir, je suis dans la cour des grandes », lâche, dans un nouvel éclat de rire, celle qui se para d’or, le 17 juin dernier, aux championnats de France universitaires.
Dans cette cour-là, Jessica a donc encore du mal à se situer. Elle mise sur le rendez-vous du 2 septembre au parc de Saint-Cyr, l’un de ses camps d’entraînement, pour se faire une idée plus précise de sa place sur l’échiquier hexagonal. « Ma chance, c’est de bien connaître les lieux. Sur le parcours cycliste, très sélectif, je ne serai pas prise au dépourvu, là où d’autres peuvent être très très surprises. Si je suis en forme, tout peut se passer. ». Surtout le meilleur. « Allez, le Top 8, je pense que c’est possible. » Aller plus haut encore serait l’assurance d’un nouveau grand et beau sourire. On en rêve déjà !
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