
Hier
Vendredi soir, soixante-cinq mille spectateurs se sont amassés sur les bords de la Charente, pour observer la première sortie de l’Hermione. A Rochefort, la reconstitution de cette frégate du XVIIIe siècle a mobilisé toutes les attentions pendant quinze ans. Sur sa poupe, un gigantesque étendard laissait apparaître une longue liste de noms de donateurs. Dont celui du Jaunay-Clanais Michel Guillon. Cet ex-cadre de l’industrie pharmaceutique, désormais à la retraite, conserve précieusement sa carte d’adhérent dans son portefeuille. Numéro de matricule : 2 452. Son histoire avec l’Hermione est déjà longue. Depuis dix ans, il ne loupe aucune assemblée générale de l’association, qui pilote la reconstruction de ce bateau, fleuron de l’arsenal de Rochefort. « J’aime les gens qui ont des idées folles. Pour eux, rien n’est impossible », souligne Michel. Fier comme s’il avait taillé lui-même la figure de proue, ce passionné monte sur le pont « deux à trois fois par an ». Et sait bien que ce projet a servi de carte de visite à des centaines d’artisans locaux : « Ce bateau est entièrement fait à la main. Je suis fier quand j’entends le public dire que c’est magnifique. » Asselin, spécialiste deux-sévrien des charpentes de monuments historiques, fait partie des premières entreprises artisanales à avoir répondu à l’appel du large. Le père de Céline en était. « Le souvenir est encore très présent, bien que cela remonte à dix ans déjà. J’étais émerveillée et me sentais toute petite quand je pénétrais à l’intérieur de la coque », se rappelle la jeune femme, directrice de communication au sein d’une collectivité de l’agglomération poitevine. Vendredi, elle s’est déplacée jusqu’aux rives de la Charente avec sa famille, mais sans son père, disparu l’année dernière. Une façon de lui rendre hommage.
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