Comment ils mènent campagne

À moins de trois semaines du premier tour, les états-majors des candidats à la présidentielle (22 avril-6 mai) s’activent pour convaincre les électeurs indécis. Avec des moyens souvent limités. Premier volet avec les cinq partis les moins en vue dans les sondages (*).

Arnault Varanne

Le7.info

Telle une comète, la caravane de Jacques Cheminade a traversé la Vienne en quelques heures. C’était il y a une dizaine de jours. Et vous ne risquez guère de croiser sa route d’ici au premier tour des présidentielles. « Nous ne sommes pas très bien implantés en Poitou-Charentes », concède Sébastien Drochon, cadre du micro-parti « Solidarité et progrès ». Des tracts dispersés ici ou là à la gloire de Cheminade, voilà résumée la campagne du pourfendeur de la City et Wall Street dans le Poitou.
Ah, le tractage… Chaque parti s’y colle, ici sur un marché, là en marge d’un meeting. « C’est un moyen efficace d’approcher les gens, relève Ludovic Gaillard, porte-drapeau de Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) dans la Vienne. Nous tirons environ mille prospectus par semaine et en rééditons chaque fois qu’il y a une actualité. » Les « camarades » -un noyau dur d’une dizaine de personnes- se chargent ensuite de les distribuer, discours militant à l’appui. Au rayon meeting, « LO » se contentera d’un dernier rassemblement le 18 avril, à la Maison du Peuple. Sans le successeur d’Arlette Laguiller, déjà aperçu à Poitiers en octobre 2011.

500€ la campagne !

Toujours à l’extrême gauche, la palme de l’économie revient sans doute à l’antenne « viennoise » du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), emmenée par Philippe Poutou. A peine 500€ dépensés depuis la rentrée ! « A part le papier et l'encre pour les tracts (30 000 au total), nous avons peu de dépenses », corrobore Alexandre Raguet, « précaire » du mouvement. Peu de dépenses, mais une motivation à revendre chez la quarantaine de militants investis au quotidien. Et au NPA, la séduction des électeurs se décline aussi sur le web. Le site et la page Facebook du NPA86 regorgent d’actus sur les actions… de terrain. La fréquentation ? Plus d’une centaine de pages vues par jour.

« Les meetings coûtent cher »

Même souci d’efficacité à Debout La République. A défaut d’organiser de grands raouts -« les meetings coûtent cher pour un parti neuf comme le nôtre »-, Alain Verdin et ses troupes exploitent à fond les réseaux sociaux. « J’ai aussi un site, alain-verdin.org, sur lequel je diffuse un maximum de messages », ajoute le secrétaire général de « DLR » Poitou-Charentes. A contrario, Europe-Ecologie-Les-Verts, en dépit d’un budget global chiche (2,3M€), multiplie les rendez-vous. Le 4 avril « au meeting d’Eva Joly à Nantes », le 10 puis le 17, à Poitiers, avec la venue de Yannick Jadot et Philippe Meirieu aux salons de Blossac. Et tant pis si ces initiatives ne paient pas dans les sondages. « La présidentielle a toujours été difficile pour les écologistes. Nous aurons des surprises lors des législatives », promet Hélène Shemwell, présidente du comité de soutien de la candidate EELV. En attendant, c’est bien la présidentielle qui occupe tous les esprits et mobilise les énergies…

(*) Découvrez dans la prochaine édition du 7 à Poitiers comment le Front de gauche, le Modem, le Front National, l’UMP et le PS font campagne sur le terrain.

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