mardi 24 décembre
Cette saison, Le 7 pose ses valises dans le bureau de personnalités locales, en quête de ce qui fonde leur méthode de travail. Cinquième volet dans le bureau de Jérôme Lecardeur, le directeur du TAP depuis 2012.
C’est où ?
Les bureaux du TAP sont situés aux étages inférieurs, inaccessibles au public sans badge magnétique. La plupart sont dotés de baie vitrées ouvrant sur une petite cour intérieure, où Jérome Lecardeur aime à faire sa pause clope. Dès sa prise de fonction, en 2010, le directeur du TAP a souhaité s’installer ici, au pied de l’administration, « pour que tout le monde sache si je suis là ». Il arrive que Jérôme Lecardeur soit en déplacement, notamment pour repérer les spectacles qui composeront les futures saisons du TAP. La prochaine est sa dernière. « Je suis content de partir en retraite, dit-il. Je ne comprends pas cette réforme. »
C’est comment ?
Jérôme Lecardeur l’assure, il n’a « jamais eu un bureau aussi beau, vaste et clair » qu’au TAP. « Pas même en dix ans au Ministère de la culture ! » (où il a été inspecteur de la danse, de 1991 à 2000, ndlr) Une grande table en verre installée au milieu de la pièce, fait face à son poste de travail. C’est là qu’il reçoit les artistes, le comité de programmation, mais aussi des sénateurs, des inspecteurs des finances ou encore la presse. Au mur, une photo-portrait grand format de David Bowie semble fixer du regard tout ce qu’il s’y passe. Elle a été prise par Philippe Auliac, photographe du chanteur durant une décennie et auquel le TAP a consacré une exposition en 2010. « C’est une bâche que nous avions accrochée sur le fronton du TAP. Elle est absolument remarquable, il fallait bien lui trouver une place ! »
Les archives
A côté du bureau de Jérôme Lecardeur, un meuble regroupe une bonne partie des albums de musique enregistrés et produits par le TAP, ainsi que toutes les brochures des saisons passées. « On se replonge dedans de temps en temps, quand le comité de programmation vient ici, explique Jérôme Lecardeur. Façonner une saison, c’est un château de cartes assez délicat où les cartes n’ont pas toutes la même taille. On se demande toujours comment être éclectique, respecter la dominante musicale et dire quelque chose comme dans une grande exposition. » La saison 2023-2024 du TAP est, elle, déjà bouclée « à 80% ».
Les totems
Dans l’armoire de Jérôme Lecardeur, certains ouvrages paraissent comme exposés, tandis que des photos de certaines figures artistiques apparaissent scotchées au mobilier. Tout sauf un hasard. « J’ai plusieurs totems, explique l’ancien danseur. Mon bureau est un endroit perméable où je reçois. C’est une façon pour les gens de comprendre quelque chose de toi. » Figurent ainsi la danseuse Pina Bausch, l’écrivain Victor Hugo ou encore le philosophe poitevin Michel Foucault, qui a donné son nom aux « rencontres » thématiques organisées chaque année au TAP.
Les affiches japonaises
Des couleurs saturées, des textes et des traits qui défient les lois de la symétrie… Jérôme Lecardeur a un goût certain pour les affiches japonaises. « Les questions de communication visuelle et de graphisme m’intéressent, confie le directeur du TAP. Jamais en France on ne ferait des affiches comme celles-ci ! » Sur l’une d’elles, on peut voir Akaji Moro, danseur de buto japonais qui est à nouveau programmé au TAP, le 3 avril prochain (avec François Chaignaud) dans le cadre du festival A Corps. « Lui, c’est un trésor national vivant ! »
La boîte de chocolats
Si Jérôme Lecardeur ramène toujours des objets, des « gris-gris » de ses voyages -« c’est à travers eux que le voyage revit »- peu ornent finalement son espace de travail. Il a toutefois gardé une boîte de chocolats russes offerte par l’opéra national Tchaïkovski de Perm, qui a joué le Lac de Cygnes au TAP en 2012. « C’est quand même un bel objet pour une boîte de chocolats ! »
À lire aussi ...
mardi 24 décembre
Le Père Noël autorisé à survoler Buxerolles
lundi 23 décembre