
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Tout ça pour ça ? Le premier tour de l’élection présidentielle a accouché d’un duel semblable à celui de 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le président de la République sort renforcé, tout comme sa concurrente, qui a coiffé Jean-Luc Mélenchon presque au poteau. Drôle de statu quo alors que beaucoup d’hypothèses parmi les plus étonnantes ont circulé dans les derniers instants avant le premier tour. Il faudra, un jour -très vite en réalité- s’interroger sur l’utilité de permettre aux sondeurs d’abreuver autant l’opinion publique de photographies à un instant T. L’abus de sondages nuit gravement à la santé démocratique, laissant penser que tout est déjà joué d’avance. L’autre petite musique lancinante a évidemment profité au trio de tête, sur l’air du vote utile. A ce compte-là, l’éventail des sensibilités -douze candidats sur la ligne de départ- ressemble à un artefact. A quoi bon se déplacer si la pression sociale réduit le choix à quelques-uns ? Au lendemain du second tour, le 24 avril, il sera temps de tirer des conclusions plus définitives.
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