Aujourd'hui
Véronique Kleiner a hérité en 2014 du château de Marmande, à Vellèches, dans le Nord-Vienne. Elle a depuis lancé une campagne de restauration afin de préserver et de mieux connaître ce fortin médiéval, propriété de sa famille depuis 1830.
Gamine, elle adorait se cacher dans les recoins et souterrains du château ou contempler les vieux dessins gravés sur les murs. C’était de loin son terrain de jeu favori. « Forcément, ça laisse une trace », confie Véronique Kleiner. Marmande est aujourd’hui sa propriété. A la frontière avec la Touraine, ce fortin parmi les plus anciens de la région a appartenu à de puissantes familles. Il est dans la sienne depuis… 1830. « D’anciens intendants, avec de l’éducation et de la prestance. Le château est alors devenu une exploitation agricole. »
Petite-fille du dernier agriculteur exploitant, Véronique a hérité du château de Marmande en 2014. Elle s’est depuis promise de restaurer ce témoin de l’histoire médiévale. « Je l’ai fait classer aux monuments historiques en 2015. » Dès lors, le site est régulièrement scruté, étudié, sondé par des archéologues et historiens, poitevins comme tourangeaux. Il s’avère qu’il est en péril. Fondées sur du rocher ou de l’argile -parfois les deux-, des tours ont été fragilisées par les petites secousses sismiques, le gel et la sécheresse. « Jusqu’en 1900, le château était à peu près en bon état. Aujourd’hui, beaucoup de pierres risquent de tomber et la terre de s’écrouler. »
Oublié des listes des monuments
Le montant des travaux est estimé à 1,5M€. Lancé en 2017, le chantier a le soutien financier de la Drac, du Loto du patrimoine et de mécènes. « C’est beaucoup d’emprunts et de nuits blanches », concède Véronique Kleiner, réalisatrice de documentaires scientifiques. La première tranche porte sur les réhabilitations de la tour de guet (lire ci-contre) et de la tour porte romane, laquelle a évolué au fil des siècles. « Elle a connu une succession de constructions que l’on peut voir, explique la maîtresse des lieux, pointant du doigt les traces d’un ancien chemin de ronde le long du donjon. C’est un très bon exercice du regard. »
Ces découvertes, qui en disent un peu plus sur l’histoire du château, sont ce que Véronique préfère transmettre aux visiteurs. Son mari Didier Deleskiewicz et elle organisent de nombreuses animations sur le site, à destination des scolaires comme du grand public. Fête de la Science, Journées nationales du patrimoine, de l’archéologie… Toutes les occasions sont bonnes pour faire connaître cet édifice daté du IXe siècle, resté longtemps anonyme sur son éperon rocheux. La plateforme ouverte du patrimoine relève que Marmande « aurait été oublié des listes anciennes » des monuments historiques, alors que « beaucoup n’ont pas [sa] valeur (…), tant du point de vue des souvenirs historiques que de celui de l’architecture ». Il n’est pas trop tard pour réparer cet impair.
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