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La Covid et ses périodes de confinement ont dopé le nombre de bilans de compétences en Nouvelle-Aquitaine, avec à la clé des reconversions mais pas que...
Exit les carrières linéaires ! Le mouvement de fond initié il y a quelques années s’est accentué pendant la crise de la Covid-19 et ses phases de confinement. Les salariés en télétravail ou au chômage technique ont pris le temps de réfléchir à leur avenir. L’un des indicateurs les plus visibles de ce phénomène réside dans le boom des bilans de compétences, passant de 30 000 à 60 000 dossiers en Nouvelle-Aquitaine entre 2019 et 2021. « Les gens expriment une quête de sens, de valeurs ou encore des difficultés accrues, surtout dans l’hôtellerie-restauration et la santé », souligne Philippe Carteron, directeur des agences CIBC (Centre interinstitutionnel de bilan de compétences) de l’ex-Poitou-Charentes. Implantée notamment à Poitiers (près de la Chambre de métiers et de l’artisanat) et à Châtellerault, cette structure trentenaire spécialisée dans les transitions professionnelles a recruté plusieurs psychologues du travail pour répondre à la demande.
« Expert du questionnement »
A 45 ans, Olivier Rodrigues a fait appel au CIBC entre juillet et septembre dernier. Après des années passées dans l’univers de la banque, il a décidé d’effectuer un premier virage à 180 degrés et d’entamer des études d’infirmier. Mais au bout d’un an et demi, en pleine crise sanitaire, il a dit stop. C’est là qu’il a mobilisé l’argent de son compte personnel de formation (CPF) pour financer un bilan de compétences. Vingt-quatre heures pour faire le point sur son parcours, ses compétences, ses envies, ses projets. « Les échanges avec ma conseillère ont vraiment permis de déverrouiller mes perspectives d’avenir, assure l’intéressé. J’ai compris que ça me plaisait de travailler en famille. J’ai donc rejoint l’agence immobilière tenue par ma sœur et je prépare un projet dans un autre secteur qui m’intéresse aussi, le numérique. » « Le bilan de compétences, c’est un peu une torture, on place les gens face à la réalité », poursuit Corinne Porcheron, la responsable des agences CIBC de la Vienne qui a accompagné Olivier Rodrigues. Ce dernier ne nie d’ailleurs pas. « Nous sommes des experts du questionnement. Parfois les gens choisissent une voie pour de mauvaises raisons. Nous suggérons des pistes en fonction des profils. »
La porte d’entrée vers le bilan de compétences, c’est de plus en plus souvent le Conseil en évolution professionnelle, nouveau dispositif gratuit créé en 2020 (lire ci-contre). Et ensuite ? Contrairement aux idées reçues, les reconversions professionnelles sans aucun lien avec le métier précédent ne représentent que 15% des candidats. Les autres peuvent éventuellement changer d’entreprise. « Mais beaucoup se lancent dans une formation pour acquérir des compétences supplémentaires et faire jouer la mobilité interne », note Philippe Carteron. Parfois, c’est juste une question de posture face à ses collègues. Avec un peu de recul, on y voit tout de suite plus clair.
Le CEP, cet outil méconnu
Selon une enquête réalisée par l’Ifop pour le CIBC, seuls 10% des salariés en France connaissent l’existence du CEP… Et pourtant, le Conseil en évolution professionnelle peut être un outil précieux pour tous ceux qui se posent des questions sur leur carrière. Il s’adresse à tous les salariés du privé (CDI, CDD, intérimaires, intermittents…) et aux indépendants (artisans, commerçants…) quel que soit l’âge, le secteur d’activité, le statut ou encore le niveau de qualification. En résumé, il s’agit d’un service d’accompagnement totalement gratuit pour le bénéficiaire qui lui permet de disposer d’un temps d’écoute dédié à ses envies d’évolution. Le suivi régulier échelonné sur plusieurs rendez-vous peut durer jusqu’à huit heures qui se poursuivent éventuellement sur un bilan de compétences (payant) plus complet, des mises en situation professionnelle pour se confronter à la réalité du terrain et parfois sur une formation ou une validation des acquis de l’expérience (VAE). Dans la Vienne, le CIBC et la Chambre des métiers et de l’artisanat sont les deux prestataires labellisés pour proposer le CEP. Plus d’infos : mon-cep.org ou le 09 72 01 02 03.
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