Hier
Les élections départementales seront plus disputées dans certains cantons de la Vienne que dans d’autres. La majorité départementale de droite part avec une longueur d’avance, alors que la recomposition est à l’œuvre sur le reste de l’échiquier politique. Au total, 67 binômes paritaires seront en lice les 20 et 27 juin sur les 19 cantons(1).
Même la majorité départementale n’y est pas parvenue, où plutôt n’a pas souhaité gêner d’éventuels futurs alliés. Amorcé à l’automne dernier, le collectif La Vienne en transition(2) sera le seul à présenter des candidats sur l’ensemble des dix-neuf cantons du département. Des binômes souvent inexpérimentés, avec 50% de citoyens -âgés entre 20 et 67 ans- non adhérents à un mouvement politique. « Nous sommes la seule alternative de gauche face à la droite qui n’assume pas ses responsabilités », estime Zoé Laurioux-Chevalier, élue municipale à Poitiers. La seule ? Mathias Aggoun ne goûte guère l’assertion. Le chef de file des socialistes aux Départementales se présentera sur le canton de Poitiers IV (avec Catherine Bourgeon), sous l’étiquette PS, mais voit déjà plus loin.
Entre (ex)-socialistes
« Je ferai partie des groupes les plus importants de l’assemblée. Ce qui comptera après, c’est de se rassembler sur un certain nombre de valeurs... » Encore faut-il que l’ancien directeur de cabinet d’Alain Claeys soit élu, sur un canton où il affrontera son ancien camarade socialiste Philippe Grégoire (majorité présidentielle) et l’entrepreneur Bouziane Fourka, présent sur la liste... d’Alain Claeys aux Municipales et ex-référent LREM à Poitiers. Vous suivez ? Il n’y a pas que sur ce canton que les cartes sont troublées. Car après cinq ans et demi comme conseillère départementale du groupe Vienne à gauche, Isabelle Soulard (et Pierre Goubault) aura cette fois le soutien de la majorité départementale. Et devra donc affronter le socialiste Xavier Moinier. Sur Poitiers II, Ludovic Devergne a décliné l’investiture PS pour rejoindre La Vienne en transition. Et le PS a choisi de lui opposer le binôme Julie Nguyen-René Pintureau. L’adjoint au maire de Buxerolles Gilles Thinon et la Poitevine Solange Laoudjamai (sur la liste LREM d’Anthony Brottier aux Municipales) seront, eux, soutenus par la majorité départementale.
Alain Pichon serein
La majorité présentielle, là-dedans ? Elle part dispersée. Sur Poitiers I, Aline Fontaine et le marcheur Anthony Brottier ne revendiquent aucune étiquette. Ils seront cependant opposés à Benjamin Le Fustec et Sylvie Aubert, maire de Fontaine-le-Comte et suppléante du député LREM Sacha Houlié ! Lequel, sous l’étiquette Renaissance, défiera la sortante Joëlle Peltier, ex-maire de Ligugé, sur Poitiers V. Dans ce contexte de décomposition-recomposition, où le Rassemblement national jouera les épouvantails dans onze cantons, les électeurs y verront-ils clair, enfin ceux qui voudront bien se déplacer ? Enverront-ils un message à l’exécutif national ? La Vienne en transition peut-il refaire le « coup » de Poitiers collectif ?... « Les partis politiques n’intéressent plus grand-monde, c’est le projet qui importe. On en a un bon projet à présenter avec un excellent bilan, assure Alain Pichon, président du Département. S’il y a une prime aux sortants ? Probablement. » L’ancien maire d’Antran dévoilera son projet le 21 mai, mais lui aussi s’inquiète d’une abstention record. « On ne peut pas se satisfaire d’être élus par 30% des électeurs. Il faut absolument les mobiliser. » Au moins, tout le monde s’accorde là-dessus.
La rédaction consacrera un sujet aux compétences du Département et projets des candidats dans un prochain numéro.
(1)Liste des candidats à retrouver sur le7.info.
(2)EELV, PCF, Génération.s, Génération écologie, Place publique, Nouvelle Donne, A nous la démocratie.
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