mardi 24 décembre
Le président de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset briguera bien un cinquième mandat à la tête de la Région. Il l’a confirmé ce matin en expliquant que « sa passion est intacte ».
C’était le secret le moins bien gardé du Landerneau politique. Après vingt-trois ans à la tête de l’Aquitaine puis de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset espère bien se succéder le 27 juin, au soir du deuxième tour des Régionales. Ses petits-enfants, la pêche à la truite et le jardinage attendront ! « La passion, elle est totale et entière », estime-t-il à « 70 balais ». Alors il a choisi de repartir, égrenant la liste de ses succès, de la fusion « réussie » de l’Aquitaine avec le Limousin et le Poitou-Charentes -« dont on a redressé les finances »- au « modèle industriel et économique néo-aquitain », en passant par les grands projets tels que le sauvetage du lycée de Felletin, le Ferrocampus de Saintes… « Semer, planter, tailler, regarder pousser, c’est du bonheur. Et après cueillir les fruits… J’aime bien l’idée d’être en politique comme un jardinier devant son lopin de terre. »
A ses (anciens ?) alliés écologiques, il envoie ce message : « Qui a eu l’idée de basculer toutes les politiques de la Région par rapport au réchauffement climatique ? Le travail avec les 450 scientifiques et l’objectif 2030, c’est votre serviteur qui l’a proposé, décidé et personne d’autre ! » A Geneviève Darrieussecq, candidate LREM, qui l’a présenté comme un « grand centralisateur », il répond ceci : « Je n’arrive pas à comprendre ces assertions gratuites. Décentralisateur à Paris, Jacobin à Bordeaux, non ! Je n’ai jamais su faire de la politique avec une formule ou des petites phrases… » Alain Rousset ajoute, perfide, que la ministre a « disparu du territoire depuis cinq ans ».
Quoi qu’il en coûte, électoralement parlant s’entend, l’ancien maire de Pessac ira jusqu’au bout de ses idées. A commencer par définir des « politiques claires. La tendance d’un certain nombre d’élus est au saupoudrage, ce n’est ni mon éthique ni ma stratégie ». Du bilan au projet, ill n’y a qu’un pas que le sortant ne franchit cependant pas encore. « A-t-on encore des projets dans la besace, dans la seringue ? La réponses est 1 000 fois oui ! » Sans filtre, Alain Rousset estime être « le garant de cet éco-système de confiance qu’on a pu établir avec les mondes de l’entreprise, agricole, de la recherche. J’aime rassembler, je n’aime pas cliver ou diviser ». Il présentera ses têtes de liste départementales lundi prochain, depuis son fief de Pessac, et promet « quelques surprises » notamment dans la Vienne. Fidèle à sa ligne de conduite, l’ex-député PS veut dépasser les partis -« ils sont atrophiés »- et ouvrir sa liste à des personnalités de la société civile. Son slogan de campagne en atteste : « Les talents de nos territoires, l’union de nos énergies ».
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