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Commerces : Le centre-ville en débats
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 10 mars 2020Exit les commerces en périphérie ! La revitalisation du centre-ville est l’un des enjeux des Municipales à Poitiers. Voici ce que proposent les candidats.
Tous les candidats le jurent la main sur le cœur : le déploiement de centres commerciaux en périphérie du centre-ville, c’est fini ! Dès 2017, le journaliste Olivier Razemon, auteur de Comment la France a tué ses villes, dénonçait dans nos colonnes la responsabilité des élus dans l’étalement urbain et la construction de « villes en dehors des villes » (Le 7 n°352). Cette fois, changement de cap. Face à la relative morosité de leur hyper-centre respectif, Poitiers et Châtellerault ont intégré le plan national Action cœur de ville au sein d’une cohorte de 222 collectivités locales. S’il est difficile de tirer un premier bilan de ce programme élaboré sur cinq ans, une chose est sûre, tous les candidats aux élections municipales se sont saisis du sujet.
A Poitiers, le maire sortant Alain Claeys mise sur une « pépinière de rue » pour mettre le pied à l’étrier à une « activité commerciale innovante et originale » dans des locaux vacants. Son adversaire des Républicains Thierry Alquier a la même ambition, mais envisage aussi d’installer des « verrières escamotables dans les rues piétonnes pour en faire un marché couvert », d’augmenter l’offre de commerces ambulants... Tout ceci chapoté par un « véritable manager de ville ». Christiane Fraysse, pour Osons 2020, évoque la création d’une « société publique de gestion de parc immobilier commercial » et l’usage du droit de préemption sur des locaux vacants pour permettre l’installation de nouvelles activités, quitte à aider financièrement des commerçants indépendants ou des associations. Sous réserve qu’ils s’approvisionnent localement (quand c’est possible).
Le Pois grandit
Le Pois apparaît dans les programmes électoraux, notamment dans celui de Poitiers Collectif qui envisage « la possibilité d’offrir 100 pois par foyer poitevin, avec une communication spécifique », et veut même permettre le paiement de la cantine et d’autres services municipaux. Fidèle à ses principes de gouvernance, ce mouvement s’engage pour une « co-construction des politiques commerciales et d’animation locale ». En revanche, l’équipe de Léonore Moncond’huy veut obliger les propriétaires du centre-ville à « rénover les étages supérieurs des commerces ». Elle propose d’« alléger les taxes sur les terrasses » et pourquoi pas de « revenir sur l’arrêté municipal interdisant la vente d’alcool lors d’événements publics ».
Dans les quartiers
Pour Anthony Brottier, dynamiser le centre-ville passe par « faciliter l’accès aux commerces ». C’est pourquoi, les mercredis après-midi et les samedis, il entend instaurer la gratuité des bus, des stationnements de rue et du parking Blossac. Le tarif des autres parkings sera fixé à 1€ par demi-journée. Tous les candidats ne parlent pas forcément du développement des commerces dans les quartiers. La liste LREM propose d’utiliser les locaux vacants des bailleurs sociaux avec des loyers attractifs et d’encourager les initiatives grâce à une politique fiscale favorable. Même intention du côté de Poitiers Collectif, qui souhaite « faciliter la mise à disposition des locaux vacants en bas des immeubles ».
David Simon consacre une large part de son programme à « faire vivre le cœur de ville autrement ». Démolir certains bâtiments, accompagner la rénovation de l’habitat, créer un espace vert autour du kiosque, fluidifier le stationnement, donner plus de visibilité aux places de parking... Le candidat investi par LREM fait de la convivialité, des animations et de la culture le cœur de sa reconquête du centre-ville. Le maire sortant Jean-Pierre Abelin fourmille aussi d’idées pour redonner de l’élan au centre-ville, dont le dynamisme commercial a décliné au fil des années.
« Nous avons perdu beaucoup d’habitants au profit de la périphérie, il faut en faire revenir. Si les huit projets immobiliers se concrétisent, entre 500 et 1 000 personnes seront concernés. » Le centriste estime que l’opération Action Cœur de ville, qui concentre 73 propositions, doit aussi permettre de « redonner envie de venir en centre-ville ». Françoise Méry, elle, préconise « une politique plus active de recherche de porteurs de projet, grâce à une présence accrue dans les salons spécialisés. Il faut amener des commerces innovants, des bars à thème... Dans notre programme, nous prévoyons une aide à l’installation et sur le loyer pendant six mois. » La candidate socialiste veut aussi développer des animations, créer des espaces de co-working, faire revivre Châteauneuf, mieux impliquer les commerçants... De son côté, Didier Simonet appelle à « prendre des mesures d’urgence face à la désertification de la rue Bourbon ». Le candidat communiste appelle à « ramener des activités non commerciales (services publics, lieux de vie, associations...) pour relancer les flux commerciaux, restructurer l’urbanisme du centre-ville, de la place de la mairie à la place Emile-Zola et au marché, ou encore à mettre à disposition de la population un lieu ouvert aux initiatives (e-sport, impression 3D, galerie d’exposition pour les artistes, atelier vélo, échange de compétences...) ». Enfin, Marion Latus (RN) prévoit de « renforcer la taxe sur les logements vacants, un grand plan d’animation en lien avec les commerçants, une aide à l’installation » et veut « veiller à la propreté et la sécurité des rues », tout en se prononçant en faveur « des parkings gratuits les jours de marché ».
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