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Son combat pour les victimes de viol
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 13 mars 2020Victime d’abus sexuels dans son enfance, Gwendoline Grabowski a déposé une plainte contre son agresseur présumé le 3 décembre dernier. Cette Poitevine de 35 ans vient aussi de créer l’association Enfance violée, enfance volée « pour aider toutes les victimes ».
Après coup, elle parle de « détonation », voire de « déferlement émotionnel ». Le 31 août dernier, à Bordeaux, lors d’une banale réunion de famille, le simple fait d’évoquer le nom de son agresseur a fait basculer Gwendoline Grabowski dans le chaos. Entre ses 8 et 11 ans, l’Ariégeoise a subi des viols répétés de la part d’un membre proche, dans la maison familiale. Des faits que son cerveau a enfouis pendant près de vingt-cinq ans... « Je savais que quelque chose n’allait pas, mais je n’arrivais pas à dire quoi », témoigne la mère de famille de 35 ans. Et puis soudain, tout s’est éclairé, au point de lui faire perdre 12kg en huit jours et de provoquer un malaise sur son lieu de travail. Hospitalisée d’urgence, elle a alors posé des mots sur ses maux : amnésie post-traumatique.
« J’ai eu la chance de suivre la méthode EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing, ndlr), basée sur le mouvement oculaire. Elle permet de faire remonter les souvenirs trop présents et de les mettre dans une case pour qu’ils prennent moins de place. » Gwendoline Grabowski a été l’une des premières à intégrer le nouveau Centre de psychotraumatologie de Poitiers, géré par le CH Laborit. Au-delà des soins, la mère de deux enfants, après mûre réflexion, s’est décidée à porter plainte contre son agresseur présumé. Une plainte enregistrée le 3 décembre au commissariat de Poitiers. « Je veux que mon agresseur ait un statut de coupable. Je n’ai plus peur de lui. » Elle sait que l’enquête sera longue et douloureuse mais se sent « prête » à affronter la tempête judiciaire.
165 000 cas chaque année
Dans son « processus de reconstruction », Gwendoline Grabowski a également choisi de créer une association, Enfance violée, enfance volée. Elle a « besoin d’aider les gens qui ont vécu la même chose » à se sortir de l’ornière de la culpabilité. « Plus j’en parle autour de moi, plus je me rends compte du nombre de victimes. Comment est-ce possible ? ». Cette association, elle la porte avec son mari, Pierrick. Il la « soutient à fond » depuis le début et est à l’origine de son arrivée dans le Poitou.
En octobre dernier, l’institut Ipsos (*) a publié une enquête montrant que 130 000 filles et 35 000 garçons sont, chaque année, victimes de viol ou de tentatives de viol. Dans 22% des cas, ces agressions sont commises par des proches, dans 49% par un membre de la famille, au sein même de la maison familiale. Exactement ce qu’a vécu Gwendoline dans sa plus tendre enfance. Avec ces mots glaçants de son agresseur présumé : « « Si tu parles, il t’arrivera bien pire ». J’étais tétanisée par la peur, pieds et poings liés. » L’Ariégeoise est de surcroît persuadée que sa mère savait mais n’a rien dit.
Association Enfance violée, enfance volée, www.enfanceviolee.fr et contact@enfanceviolee.fr
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