Environ 550 salariés des entreprises de travaux publics du Poitou-Charentes ont manifesté, hier après-midi, à Poitiers. Face au ralentissement de l’activité, ils tirent la sonnette d’alarme.
« En trente ans de métier, je n’avais jamais vu ça ! » Chef de chantier dans une entreprise de Charente-Maritime, Philippe est formel. Le mouvement organisé, hier à Poitiers, par la Fédération régionale des travaux publics revêt un caractère unique. La situation de ce secteur d’activité est suffisamment dégradée pour que près de six cents salariés descendent dans la rue. « C’est simple, admet Nicolas Bouygues, l’un des porte-parole de la FRTP, nous avons perdu un quart de notre chiffre d’affaires et 30 000 emplois dans les dernières années. Et si rien n’est fait, 60 000 autres sont menacés… »
Comme partout en France, dirigeants et salariés des « TP » ont donc manifesté, en silence, avant d’être reçus par la préfète de la Vienne et de Poitou-Charentes, Christiane Barret. Alors que le projet de budget 2015 a été présenté… hier à l’Assemblée, l’ensemble de la profession dénonce « la diminution de plus de 3 milliards de l’enveloppe accordée aux collectivités ». « 70 à 80% de nos commandes sont publiques », renchérit Nicolas Bouygues. Cette mesure est donc contre-productive. » La Fédération nationale demande deux mesures d’urgence au gouvernement. La première consiste à ce que les collectivités locales qui investissent soient « remboursées de la TVA l’année où elles font leurs travaux et non avec un décalage d’un an à deux ans ». Deuxième doléance : l’assurance que l’Etat affectera, au-delà de 2015, l’augmentation de la taxe sur le diesel à l’entretien et la construction d’infrastructures de transports.