Il en croque pour les crocos

Fabrice Thete est directeur de « La Planète aux crocodiles » et de «L’Île aux serpents», dans la Vienne. Passionné par les reptiles depuis son plus jeune âge, il sait comment apprivoiser ces bêtes. Les risques existent pourtant…

Florie Doublet

Le7.info

Des serpents qui sifflent par centaines… Brr, un véritable cauchemar. Sauf si on se nomme Fabrice Thete et que l’on voue une passion sans bornes aux reptiles. Le directeur de la « Planète aux crocodiles » et de « L’Île aux serpents » a le sang aussi froid que les animaux qu’il affectionne. Il ne craint pas de côtoyer de près anacondas, caïmans, vipères et autres crotales. « Ce ne sont pas des monstres, tempère Fabrice. Vous savez, tous les jours, des gens décèdent d’un coup de pied donné par un cheval. En Afrique, l’animal qui tue le plus, c’est l’hippopotame. »

D’accord, mais face à un « crocodile marin », Fabrice ne fait pas franchement le malin. D’ailleurs, il descend rarement dans le bassin… « La règle, c’est de ne jamais y aller seul », explique-t- il. Armé d’une… pelle, le directeur a plutôt intérêt à garder son calme. « Dès qu’il sent la porte s’ouvrir, le croco marin est prêt à attaquer. C’est un animal extrêmement agressif. Il défend son territoire. Honnêtement, la pelle nous rassure, mais elle ne sert pas à grand-chose.»

En résumé, si la situation tourne au vinaigre, mieux vaut prendre ses jambes à son cou. « Cette espèce se déplace vite, mais s’épuise rapidement également », détaille Fabrice. Les bestioles peuvent mesurer jusqu’à huit mètres de long ! Si elles décident de faire de Fabrice leur casse-croûte, ses chances de survie s’avèrent réduites. En comparaison, les alligators sont de véritables anges. Qu’on se rassure, les deux cents crocodiles du parc ne manquent pas de chair fraîche. Ils engloutissent « seulement » quinze kilos de viande par jour.

Ne cachez pas ces serpents…

Côté serpents, Fabrice est le seul à pouvoir manipuler un anaconda femelle de cinq mètres pesant près de deux cents kilos. « J’ai scrupuleusement interdit aux soigneurs d’y toucher », assure-t-il. Et encore, ce n’est rien en comparaison du « Mamba vert » ! Ce serpent arboricole possède un venin neurotoxique qui agit sur le système respiratoire. En vingt minutes, il tue un homme.

Fabrice n’affiche « aucune appréhension » quand il entre dans un vivarium. Il connaît bien les différentes espèces du site et sait que certaines sont plus redoutables que d’autres. « C’est comme pour les félins… Le lion est plus dangereux que le chat. Il suffit de le savoir. » D’où lui vient cet attachement « étrange » ? Impossible à dire. « Je me souviens simplement que, gamin, en me baladant dans la forêt, j’ai attrapé un serpent. » Depuis, son amour pour les reptiles ne l’a plus quitté. « Attention, ce ne sont pas des animaux de compagnie, prévient Fabrice. Il faut être sérieux, réfléchi et posé quand on les manipule. On ne prend pas un serpent sur ses genoux pour le caresser devant la télé le soir… » Cela vous serait-il venu à l’idée ?

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