Mal embarqué après une prestation en dents de scie, le PB86 s'est « offert » une fin de match à suspens, dont il est sorti vainqueur dans les dernières secondes, au détriment de Nantes. Les Arènes ont enfin vibré. De bon augure pour la suite.
Après deux succès aussi logiques que rassurants, à Saint-Quentin et face à Evreux, le PB aurait pu commettre un péché d'orgueil en recevant l'Hermine de Nantes, certes 14e du championnat, mais, elle aussi, sur une série intéressante. Cela aurait été d'autant plus impardonnable que le début de cette 37e journée offrait un « boulevard » au relégué de Pro A. Les infortunes d'Aix, du Portel ou de Fos montrent que la bataille des « places d'honneur » en vue des play-offs se disputera jusqu'au terme de cette saison régulière. Mais revenons à cette Hermine déjà châtiée à trois reprise. Pas de quoi la transformer en victime expiatoire pour autant !
La preuve, Nantes a existé jusqu'au bout et personne n'aurait crié au scandale si les hommes de Franck Collineau étaient repartis des Arènes le sourire en bandoulière. Sur les épaules d'un Allen Durham imposant et d'un Todd O'Brien remuant, Nantes n'aura craqué que par instants, d'abord avant la pause à cause d'un panier au buzzer à douze mètres de Michineau (10pts), qui le repoussa à sept unités (38-45). Ensuite au milieu du troisième quart-temps, où il encaissa deux tirs lointains de Kanté et Souchu (51-59, 27e). Une avance de huit unités, qui s'avéra un leurre pour des Poitevins un peu suffisants en attaque et trop permissifs en défense. A défaut de prendre le large, le PB dû composer avec un Petit Poucet pas décidé à s'en laisser conter. A commencer par Anthony Raffa, auteur de plusieurs interceptions conclues par des paniers faciles (59-57, 30e).
Ingram décisif
Bien sûr, à ce moment-là, il n'y avait pas encore le feu dans la maison, mais on sentait comme une pointe de fébrilité envahir les Arènes, malgré le retour de Lamine Kanté (11pts en 18 minutes), très propre dans ce qu'il entreprit. La suite allait donner raison aux 3099 âmes entassées au parc des expos. La quatrième faute d'un Laurence Ekperigin inexistant (5pts, 3 balles perdues) coïncidait avec un bon passage de Gayon et Ndiaye. Intenable en post-up avant la pause, l'ailier nantais arrosait maintenant derrière l'arc, son troisième tir primé étant même bonifié d'un lancer (65-72 puis 73-79, 39e).A 1'30 de la fin, le PB se retrouvait presque démuni devant tant d'arrogance. Il lui fallait pourtant réagir. Et la révolte intervint sur une action défensive signée Guillard. Il chipa le ballon dans les mains d'O'Brien et Greer (15pts) conclut en contre-attaque, avec un lancer en prime (78-79, 40e).
Le même Guillard se montra moins inspiré sur la possession suivante puisque Raffa provoqua une faute très préjudiciable. Hélas, le meneur italo-américain ne transformera qu'un des deux lancers (78-80, 36'' à jouer). Jusque-là très discret, Ingram prit ses responsabilités et provoqua à son tour une faute... tout en mettant le panier (81-80). Pris dans la nasse, Souarata Cissé rata l'occasion de mettre le shoot de sa carrière à une poignée de secondes. Poitiers pourra remercier... son public, même si ses errances passagères (14 balles perdues) auraient pu lui coûter cher. Si ce n'est pas un hold-up, ça y ressemble étrangement ! Prochain match à Aix, avec un gros coup à jouer au classement.
La fiche
Poitiers, salle des Arènes, Poitiers Basket 86 bat Hermine de Nantes 81-80. Mi-temps : 45-38. 3099 spectateurs. Arbitrage de MM. Vansteene et Soares. Evolution du score :
PB86 : Ingram (12), Greer (15), Souchu (9), Guillard (5), Kante (11), Thinon (3), Michineau (10), Ekperigin (5), Harley (3), Fall (8). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Nantes. Durham (12), O'Brien (12), Ndiaye (20), Gayon (7), Cissé (5), Soliman (10), Desespringalle (6), Raffa (8). Entraîneur : Franck Collineau.
Ils ont dit
Ruddy Nelhomme, entraîneur du PB 86 : « Je voudrais souligner la qualité des deux équipes. On est tombés sur une bonne formation de Nantes. Elle n'a rien lâché, avec des paniers quand il le fallait. C'était un bon spectacle. Nous avons su rester soudés et retrouver de la constance défensive pour faire des stops au moment où il le fallait. On est contents d'avoir gagné ce match. On a alterné du jeu intérieur, du jeu rapide, de l'adresse. Par contre, on a un point à travailler, ce sont les pertes de balles. On a manqué de dureté pour installer notre jeu. »
Franck Collineau, entraîneur de Nantes : « Je n'ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs. Cela se joue sur des détails. Ce soir, on fait le match que nous voulions. Malheureusement, encore une fois, nous nous inclinons. On a joué six matchs jusqu'en prolongations, on en a perdu cinq. Ce soir, on mérite de le prendre. Sur le 2+1 sur la dernière possession, il ne faut pas faire la faute ou la faire avant. »
Photo Mickaël Planès