Jacqueline Daigre à la conquête du titre

Soutenue par l’ancien ministre Bruno Le Maire et la députée européenne Elisabeth Morin-Chartier, Jacqueline Daigre a présidé, ce soir, son dernier meeting de campagne avant le verdict des urnes. Le cœur alerte et la détermination chevillée au corps.

Nicolas Boursier

Le7.info

Après Dominique Bussereau, Bruno Le Maire. C’est promis, Jacqueline Daigre n’invitera pas de troisième ex-ministre à la table de sa campagne d’entre-deux tours. Au lendemain de la visite de l’ancien tenant de la « boutique » transports, c’est donc le Monsieur Agriculture des gouvernements Sarkozy II et III qui est venu apporter son soutien, ce soir, à la candidate de l’union UMP-UDI-Indépendants.

En adressant à la salle bondée ce message plein d’espoirs : « Au regard de votre enthousiasme, je ne suis pas sûr que vous ayez besoin de moi. On n’arrête pas la colère des Français, on n’arrêtera pas celle des Poitevins. Dimanche, Jacqueline sera le nouveau maire de Poitiers, c’est une certitude. » A ses côtés, la députée européenne Elisabeth Morin-Chartier a acquiescé, après une allocution empreinte d’une passion au moins aussi forte que l’amitié qu’elle porte, depuis des années, à Jacqueline Daigre. « Il n’y a pas de fatalité à ce que Poitiers soit socialiste, a-t-elle lâché. Le travail que tes colistiers et toi-même avez fait a été formidable, Jacqueline. Cette fraîcheur et cet extrême dynamisme contrastent avec le trop-plein d’assurance du maire sortant. Cette morgue le perdra. Aussi sûr que sa politique le fera tomber. »

Et l’ancienne présidente de Région d’égratigner, au passage, sa grande rivale Ségolène Royal. « Niort a basculé, contre toute attente. Angoulême, avec la fusion, décidée hier, des deux listes du centre et de la droite, va le faire. Poitiers les imitera. Et Madame Royal va commencer à se poser des questions. Je ne sais pas si elle a un avenir au gouvernement, mais je suis sûre qu’elle n’en a plus à la Région. »

« Il est urgent que cela change »

Dans ce concert de louanges, d’encouragements et de petites piques « entre amis », Jacqueline Daigre a été (un peu) moins longue que d’habitude. Elle s’est pourtant accordé le temps de remercier, une bonne fois pour toutes, ses sympathisants et ses fidèles colistiers, auteurs « d’un travail magistral ». « Je ne regrette rien, a-t-elle poursuivi. Le projet que nous avons défini l’a été pour vous et avec vous. C’est un projet qui doit transformer Poitiers, la dynamiser, lui offrir un avenir. Mes choix ont été soumis à l’épreuve de la population et parfaitement accueillis. J’espère, plus que jamais, être votre maire la semaine prochaine. »

Vivats d’une foule en délire. Et la candidate d’attaquer directement Alain Claeys. « 22% de taux de pauvreté, 45% de chômage en plus depuis 2008, plus de cent magasins fermés dans le centre-ville… Un BHNS qui ne sert à rien et nous coûtera les yeux de la tête si nous laissons faire l’équipe en place. Je vous le dis : le candidat PS n’a fait qu’appauvrir notre ville. Il est urgent que cela change. »

Nouveau morceau choisi : « Son sentiment de supériorité et sa rigidité le perdront dimanche. Je ne souhaite qu’une chose, que les Poitevins comprennent enfin que sa vision étriquée de la politique et le cadenas qu’il a imposé sur la ville brident toutes les énergies. Le rayonnement de Poitiers en tant que capitale régionale s’est arrêté en 1977. Les socialistes n’ont pensé qu’à installer leur système et leurs amis, sans penser à l’avenir de la cité. Moi, j’y pense à chaque minute. Croyez-moi, je suis la seule alternative à ce socialisme oppressant. » Bruno Le Maire en conclusion : «Dimanche, Poitiers basculera à droite». Le verdict n’a jamais été aussi proche.

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