À Poitiers, la bataille continue

Avec 35,66% des suffrages exprimés, Alain Claeys est arrivé en tête du premier tour des Municipales à Poitiers. Mais loin de son score de 2008, le maire sortant devra mobiliser les abstentionnistes et composer, dimanche prochain, avec trois autres candidats encore en lice : Jacqueline Daigre (UMP-UDI), Christiane Fraysse (Osons Poitiers), Alain Verdin (FN). Du jamais vu !

Arnault Varanne

Le7.info

And the winner is… l’abstention ! Avant même de se perdre en conjecture, sur les chances des uns et autres dimanche prochain, une vérité saute aux yeux, à la lecture des résultats du premier tour à Poitiers. Près d’un électeur sur deux -47,81%- a zappé les bureaux de vote dimanche dernier. Ils étaient 43,16% il y a six ans. C’est évidemment un désaveu de l’ensemble des partis politiques institutionnels, mais aussi et surtout un grand danger pour le maire sortant, Alain Claeys. On sait l’électorat de gauche moins mobilisé que celui de la droite.

Son score au soir du 23 mars (35,66%) est certes meilleur que ceux des autres ténors socialistes dans d’autres villes comparables -Jean Germain à Tours, Jean-Louis Fousseret à Besançon…-, mais le député de la Vienne enregistre tout de même un recul de près de vingt points par rapport à 2008. Le coup d’essai gagnant du Front National dans la capitale régionale (Alain Verdin, 11,97%), conjugué à l’excellent résultat de Christiane Fraysse (Osons Poitiers, 15,29%) le poussent à un second tour loin d’être gagné d’avance.

Jacqueline Daigre (UMP-UDI, 24, 12%) et Eric Duboc (NPCP, 10,12%) ne sont finalement pas parvenus à un accord. Eric Duboc a fait savoir qu'il retirait sa liste du second tour. L’un des proches de la candidate confiait pourtant que cette alliance était « la condition nécessaire mais pas forcément suffisante » pour gagner.

À Poitiers, la droite se plaît sans doute plus que jamais à rêver d’un succès inespéré, compte tenu de la configuration unique de ce second tour. Outre la présence d’Alain Verdin en trouble-fête, la bataille rangée entre Claeys et son ancienne adjointe rend le verdict des urnes d’autant plus intéressant. Dès dimanche soir, le maire sortant a appelé « les Verts à prendre leurs responsabilités » alors que, selon lui, « tout les sépare de l’extrême gauche ». Christiane Fraysse a répondu sur le même ton empreint de détachement, soucieuse de pousser l’avantage d’une « alternative crédible à gauche » jusqu’à son paroxysme. Sous-entendu : hors de question de laisser un boulevard à Alain Claeys.

Désormais, ce qui compte pour le sortant, c’est de réussir à mobiliser davantage le peuple de gauche. « Plus que jamais, chaque voix compte, a-t-il pris soin de préciser. C’est pourquoi j’appelle chacune et chacun à m’accorder sa confiance au deuxième tour. » Même réélu, Alain Claeys devrait composer avec une opposition aussi hétéroclite que musclée. Réponse en fin de semaine, peu après 20 heures… Reste à savoir si les absents d’un tour bouderont aussi le deuxième.

 

 


 


 

 

 

 

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